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Uma, la nouvelle start-up française qui parie sur l’IA physique pour relocaliser l’industrie en Europe

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Lu il y a 7 minutes



La toute fraîche start-up Uma a été présentée à l’évènement AI Pulse le 4 décembre. Elle développe des plateformes robotiques dopées à l’IA générative pour l’automatisation de tâches industrielles et logistiques. Voilà qui pourrait aider à la relocalisation de l’industrie en Europe, affirme son dirigeant Rémi Cadene, qui espère se démarquer grâce à sa technologie d’IA et des personnalités du secteur.

Une nouvelle start-up française vient se placer à la croisée de l’IA générative et de la robotique, dont le résultat est aujourd’hui communément appelé l’IA physique : Uma, dont l’ambition est de façonner un assistant mécanique universel (universal mechanical assistant) pour automatiser certaines tâches aujourd’hui manuelles dans la logistique et l’industrie manufacturière, par exemple l’assemblage de pièces. Bien que son existence ait été officialisée le 1er décembre, la jeune pousse parisienne a déjà bénéficié d’un petit coup de projecteur en ouverture d’AI Pulse, trois jours plus tard. C’était la troisième édition de cet événement célébrant l’IA, organisé par Scaleway (filiale d’Iliad) à Station F, à Paris.

« Nous nous concentrons sur le marché européen, explique Rémi Cadene, un chercheur en IA devenu PDG et cofondateur d’Uma, un demi-heure après sa prise de parole sur la scène centrale d’AI Pulse . C’est le meilleur selon nous : le tissu industriel est historique et, même si celui-ci a décliné, le savoir-faire subsiste. Par ailleurs, il y a un grand besoin d’automatisation en Europe. Grâce à notre technologie, nous sommes capables d’être compétitif pour répondre à ce besoin et de contribuer à la relocalisation (de l’industrie). »

Commercialisation prévue en 2026

Dans ce but, Uma développe deux plateformes robotiques : un robot mobile équipé de bras robotiques dextres, ainsi qu’un robot humanoïde sur le plus long terme. « Ce seront des robots légers, sûrs par conception, qui seront conçus et plus tard fabriqués en Europe, précise Rémi Cadene. Nous sommes en discussion avec Maxon, Schaeffler et des partenaires asiatiques. »

Le système robotique mobile devrait être commercialisé dès l’an prochain, selon lui, et fait l’objet de pilotes. « Nous itérons sur des prototypes, mais nous n’avons pas encore atteint le niveau de performances qui nous satisferait, admet-il. La première compétence que nous cherchons, c’est que notre robot puisse attraper n’importe quel type d’objet et le ramasser si celui-ci tombe au sol. »

Ceci avec la rapidité et la dextérité d’un humain. Ancien de Tesla et de Hugging Face, où il a travaillé respectivement sur Optimus et le projet LeRobot, Rémi Cadene se veut confiant. « Un modèle d’IA open source que nous avons développé dans le cadre du projet LeRobot est trois fois plus réactif qu’un humain (100 millisecondes contre 300 ms) pour pousser du doigt un petit cube, susceptible de se coincer, pour le positionner dans une encoche, détaille-t-il. Cette approche est généralisable à des environnements industriels. Nous sommes convaincus de pouvoir le démontrer ces prochains mois. »

Une concurrence intense

Le « cerveau » IA des robots d’Uma est conçu en interne et entraîné à partir de deux types de données. « Elles proviennent de phases d’apprentissage par imitation dans le monde réel et de phase d’apprentissage par renforcement sur des robots pré-entraînés », indique Rémi Cadene. L’IA pourra opérer localement sur un système Nvidia Jetson embarqué, dit-il, pour les tâches automatisables « les plus urgentes » (celles requises au plus tôt par l’industrie, ndlr). Plus tard, le cloud interviendrait pour coordonner une flotte de robots.

Cependant, la start-up n’est pas la seule, loin s’en faut, à lorgner le créneau émergent de l’IA physique, qui promet cette nouvelle expansion de l’automatisation dans les usines et les entrepôts. Les Etats-Unis ont pris les devants, grâce à Figure, Apptronik, Tesla ou encore Physical Intelligence qui vient de lever 600 millions de dollars, et la Chine avance très fort sur le sujet, avec des robots à bas coût. Sans oublier les européens, comme le français Wandercraft ou l’allemand Neura Robotics, qui espèrent mordre dans le gâteau.

« Il reste de la place pour les nouveaux arrivants, tempère Rémi Cadène. ChatGPT a certes conquis son marché en un mois, mais il s’agit ici de hardware, et cela prend davantage de temps. » Il espère que les investisseurs et les personnalités participant à cette aventure donneront de la visibilité à la start-up, en plus de leur financement. Mention est faite du capital-risqueur Greycroft, « lié avec le tissu industriel américain et qui nous accompagne avec une vision à long terme », et des business angels tels que Xavier Niel.

L’équipe d’Uma réunit aussi des talents qui pourraient faire la différence. Rémi Cadene cite Pierre Sermanet, directeur scientifique et cofondateur, qui a passé 11 ans chez Google Brain puis Deepmind, ainsi que Robert Knight, autre cofondateur, spécialiste des mains robotiques dextres, entres autres. Le conseil scientifique, lui, se compose de pointures telles que Yann Le Cun (de passage à AI Pulse, en partance de Meta et qui devrait présenter sa start-up bientôt) et Matthieu Cord, professeur à la Sorbonne et directeur de Valeo.ai. Mais la vérité du terrain importe bien davantage. Rémi Cadene donne rendez-vous « dans quelques semaines » pour une première démonstration de la technologie mise en œuvre par Uma.



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