Spécialisée depuis 1996 dans la production d’enrobés près de l’étang de Berre (Bouches-du-Rhône), l’entreprise Provence Enrobés a investi 9,1 millions d’euros pour accroître sa capacité de fabrication de produits recyclés et réduire son impact environnemental. Elle inaugure le 5 décembre sa nouvelle usine à Gignac-la-Nerthe.
La tour de malaxage qui culminait à 50 mètres entre l’étang de Berre et l’autoroute A55 sur la commune de Gignac-la-Nerthe (Bouches-du-Rhône) faisait office de totem pour Provence Enrobés, filiale de Colas France et Vinci Construction. Sa destruction en novembre 2024 a été le fait marquant de la reconstruction de l’usine d’enrobage, inaugurée le 5 décembre, après un investissement de 9,1 millions d’euros et huit mois de travaux.
«C’est la plus grosse unité de fabrication d’enrobés des Bouches-du-Rhône, avec une capacité de 200000 tonnes par an, destinées à approvisionner les besoins des chantiers d’Eurovia, de Colas et de plus de 150 petites et moyennes entreprises locales. Elle va permettre de produire une plus grande variété de références, notamment des enrobés colorés et clairs avec des liants végétaux, et des produits à base d’agrégats d’enrobés issus du recyclage», explique le directeur Industries de Colas Territoire Sud-Est, Benjamin Gaillard. La hauteur de la nouvelle tour, édifiée en lieu et place de l’ancienne, a été réduite de moitié (22 mètres), la cheminée atteignant 24 mètres.
Fabrication en continu
Le chantier a permis l’intégration d’un nouveau procédé de production, dans un bâtiment de 18 mètres de haut, avec l’appui de la société française Ermont (Lorette dans la Loire) du groupe Fayat. C’est un système de fabrication continue Ermont TSX28 qui a été choisi, apte à débiter jusqu’à 450 tonnes par heure d’enrobés. Le plus gros des deux tambours sécheurs peut traiter les demandes les plus importantes (minimum de 50 tonnes), le second (jusqu’à 150 tonnes par heure) permet de répondre aux besoins plus modestes (de 10 à 15 tonnes). À l’issue de la chaîne, 750 tonnes peuvent être stockées durant 48 heures. «La poussière est filtrée dans le nouveau filtre à manche et récupérée dans le process», poursuit Benjamin Gaillard.
Stocker pour recycler davantage
À l’extérieur, une nouvelle zone de 20000m2 a été aménagée, en complément de l’existante de 5000m2, pour entreposer les matériaux récupérés sur les chantiers (fraisats, agrégats et croûtes d’enrobés) en vue de leur transformation en agrégats d’enrobés pour parvenir jusqu’à un taux de recyclage de 70% dans les produits finis, contre 40% auparavant. Les granulats vierges, en provenance des carrières (Lafarge, Durance Granulats…) sont, eux, stockés sous abri, afin de réduire leur taux d’humidité et d’exiger moins de consommation énergétique pour leur séchage, lors de la fabrication. Pour Grégory Meunier, directeur d’exploitation chez Colas en Provence-Alpes-Côte d’Azur, «investir aujourd’hui, c’est préparer l’avenir, même si le contexte semble défavorable avec une évolution des volumes à la baisse. Mais c’est un choix réfléchi puisque, chaque année, cette nouvelle installation va pouvoir revaloriser 100000 tonnes de matériaux inertes. C’est un pas important pour la décarbonation de nos activités et l’accompagnement des transitions en cours dans la construction.»
