
Josh Brooks, directeur du salon Paris Packaging Week, et Christelle Anya, directrice contenu et communauté, dévoilent les nouveautés de cette édition anniversaire qui se tiendra les 5 et 6 février 2026 à la porte de Versailles. Entre réemploi, innovations et conférences de prestige, le rendez-vous incontournable du packaging haut de gamme poursuit sa croissance.
Emballages Magazine : Vous avez battu le record de fréquentation l’an dernier, avec 12 508 visiteurs et une croissance de 27%. Quels sont vos objectifs cette année ?
Josh Brooks : Nous conservons de grandes ambitions. Notre objectif est d’atteindre 15 000 visiteurs. Il est possible que cet objectif soit atteint dès cette année. À ce stade, nous suivons la trajectoire prévue et les indicateurs sont conformes à nos prévisions.
Quels seront les temps forts de cette édition 2026 ?
Josh Brooks : Cette année marque les 25 ans de PCD que nous célébrons sous le signe de l’innovation. Nous lançons un espace entièrement consacré au réemploi, avec une dizaine de stands réunissant fournisseurs de solutions, associations et fédérations mobilisés sur ces enjeux environnementaux. Côté logistique, nous avons repensé l’agencement du salon en investissant une partie du hall inexploitée en 2025. Cette réorganisation nous permet d’accueillir 150 exposants supplémentaires, soit une progression de 10 %.
Certaines initiatives qui ont fait leurs preuves reviennent, comme le Pentawards Festival, qui avait séduit l’an dernier en attirant davantage de profils issus du design et du marketing.
Nous maintenons bien sûr nos sections phares : la Discovery Zone pour les startups, notre espace dédié aux solutions clé en main avec la Full Service, ainsi que le lancement de la deuxième édition de notre cahier de tendances Perspectives. Cette année, ce dernier adopte une approche différente avec un thème fédérateur : comment conjuguer style, sens et désir avec la circularité ? Des intervenants de renom interviendront, notamment Louis Marty, fondateur de Merci Handy.
Les éditions précédentes suivaient déjà cette orientation…
Josh Brooks : Oui, nous gardons une ligne directrice cohérente. En 2023, nous avons ajouté Packaging Première, orienté vers les autres marchés du luxe au-delà de la beauté et des spiritueux. Cette extension est naturelle : si la beauté reste au cœur du salon, elle englobe aussi la cosmétique et le soin, où les aérosols d’ADF s’intègrent parfaitement. La beauté demeure notre plus grande section, les autres en sont des prolongements logiques et harmonieux.
Nous travaillons également l’expérience visiteur, ce qui n’est pas toujours évident dans un grand hall d’exposition : communication, conception des stands, VIP lounge, pavillon… Nous cherchons à créer un environnement à la hauteur de notre audience, ancrée dans l’univers du luxe. Notre ambition est de créer un esprit de communauté, une « tribu » où chacun avance ensemble. Nous ne voulons pas être un simple catalogue du packaging, mais un lieu inspirant où l’on vient naturellement, avec ou sans projet précis, et où les idées prennent forme.
Nous ciblons deux profils clés : d’abord, les maisons de luxe hors beauté et boissons – mode, merchandising, etc. Ensuite, les professionnels du design. Ces deux segments restent nos priorités, même s’il y a encore du travail à faire dans le secteur des boissons et à l’international. Mais ce sont nos deux axes majeurs de croissance.
Diriez-vous que votre force réside dans cette approche transversale, du luxe au design, en parlant à tous les secteurs ?
Josh Brooks : C’est effectivement notre ADN. Ce positionnement est unique en Europe. Nous aimons être ce carrefour où les regards se croisent, car les enjeux sont souvent similaires d’un secteur à l’autre. Nous offrons aux professionnels de la beauté une ouverture vers d’autres perspectives, un pas de côté qui stimule la créativité et repense les façons de faire.
Le Pentawards Festival en est un bon exemple : bien que modeste en superficie, son impact est considérable. Les conférences réunissent des intervenants variés. Ce n’est pas uniquement du luxe, mais toujours de l’inspiration qui élève, quel que soit le marché d’origine.
Nos exposants s’adressent certes à différents marchés, mais l’ensemble reste cohérent. Nous créons des passerelles entre trois pôles essentiels : les fournisseurs de packaging primaire et secondaire, les ingénieurs et acheteurs, et les équipes design-marketing.
Les conférences sont également un temps fort de PPW ? Qu’en sera-t-il en 2026 ?
Christelle Anya : Cette année, le Paris Packaging Week va offrir une vision très complète des grandes transformations du packaging. Il y a trois grands fils rouges : la régulation européenne avec le PPWR, l’innovation digitale avec la data et l’IA, et enfin toutes les transitions autour du réemploi, de la circularité et du luxe responsable.
D’abord, tout ce qui touche au PPWR sera au cœur des échanges. On parlera de conformité, de recyclabilité, du passage au PCR, et surtout de l’impact concret sur les industriels. Des experts comme Europen, le CNE, ou encore Wis & Kao – John Frieda viendront expliquer ce que change le PPWR dans les pratiques de développement d’emballages. La DG TRADE (Directorate-general TRADE) : Ce service de la Commission est chargé d’élaborer les politiques de l’UE en matière de commerce et de sécurité économique, ainsi que de gérer les relations commerciales de l’UE avec le reste du monde.) sera aussi présente pour éclairer les enjeux commerciaux et les accords internationaux qui impactent nos industries.
Ensuite, un autre temps fort, c’est la transformation des modèles autour du refill et du réemploi. L’Oréal, par exemple, partagera sa vision du rôle stratégique de la recharge et les initiatives qu’ils déploient déjà, comme le #JoinTheRefillMovement. Et on aura aussi le retour d’expérience très attendu de la Coalition Consigne Cosmétique, après deux ans de tests grandeur nature avec 15 marques.
On parlera aussi beaucoup de luxe responsable, de traçabilité et de digital. Plusieurs maisons – comme Moët Hennessy, Coty, Chloé ou ID Genève – montreront comment le luxe est en train d’intégrer la circularité, la data ou encore les technologies digitales pour repenser ses codes.
Autre thème important : les biomatériaux et le biomimétisme. Un panel analysera de manière très transparente la différence entre ce que promettent certains discours marketing et ce qui est réellement faisable aujourd’hui. Et une conférence passionnante montrera comment la nature inspire de nouvelles solutions d’éco-conception et d’allègement.
On aura également des sujets très concrets sur les spiritueux, notamment l’impact des “traces de réemploi” visibles sur les bouteilles en verre et comment les consommateurs les perçoivent.
Et puis, cette année, un bloc très attendu sera consacré au PLM (gestion du cycle de vie d’un produit), à la data et à l’intelligence artificielle. Danone ouvrira l’événement avec une keynote de Bilal Alani de Danone sur le PLM comme colonne vertébrale digitale entre R&D, packaging et durabilité. On accueillera aussi Tey Bannerman, qui parlera du futur du PLM avec l’IA générative et les jumeaux numériques. Et Deepnest viendra présenter des analyses issues de 40 milliards d’emballages récoltés dans les déchets – un volume inédit – qui permet de mieux comprendre la recyclabilité réelle des matériaux.
Enfin, une grande table ronde réunira des experts d’Esko, Remy Cointreau, ou Quantis, pour discuter de la manière dont le PLM et l’IA transforment l’innovation, les coûts et la durabilité.
Donc, en résumé, c’est une édition particulièrement riche, qui combine réglementation, innovation technologique, transition écologique et évolutions des usages. C’est vraiment un rendez-vous qui reflète l’ensemble des mutations du secteur.
Vous changez aussi le format des Awards…
Christelle Anya : Oui, nous avons repensé le concept. Au total, nous avons reçu 251 candidatures toutes catégories confondues (PCD, PLD, ADF et Packaging Premiere). Nous organisons une soirée de gala le 4 février, veille du salon, au Pavillon Vendôme, place Vendôme. Environ 450 personnes sont attendues pour la remise d’une trentaine de trophées. Mais les gagnants interviendront lors d’une table ronde le 5 février 2026 pour expliquer l’innovation derrière leurs produits. Cette heure dédiée aux innovations de l’année reste un rendez-vous incontournable pour les visiteurs.


