
Le voyage officiel d’Emmanuel Macron en Chine s’est conclu vendredi 5 décembre sans grandes annonces de contrats pour la quarantaine d’industriels français participants. Quelques partenariats et accords ont tout de même été signés, principalement dans l’énergie et les services à l’environnement.
Airbus, EDF, Veolia, Danone, Valeo, Suez… Si près de quarante patrons français se sont joints au voyage présidentiel en Chine du 3 au 5 décembre, ils n’ont pas signé une grande quantité de contrats. L’objectif premier du voyage d’Emmanuel Macron était surtout de convaincre Xi Jinping de réduire les déséquilibres commerciaux, et d’appeler à la coopération économique et aux partenariats technologiques.
Pas de nouveau contrat pour Airbus
Aucun accord majeur n’a été signé, Pékin n’a notamment pas validé une commande de 500 avions d’Airbus, attendue de longue date, alors que les Etats-Unis font pression sur Pékin pour des achats auprès de Boeing. L’exécutif a annoncé plusieurs petits contrats, renouvellement de partenariats, projets communs et investissements, entre autres dans le nucléaire et les services environnementaux.
Parmi les industriels présents, seuls Air Liquide et Veolia ont déjà communiqué sur leurs projets respectifs. Le spécialiste des gaz a ainsi annoncé investir 25 millions d’euros pour électrifier une unité de séparation des gaz de l’air (ASU) à Yulin, dans la province du Shaanxi dans le nord du pays. L’unité modernisée verra aussi augmenter de 10% sa production d’ici 2027, dans le cadre d’un partenariat renouvelé avec le groupe pétrolier Yangchang.
Veolia va co-développer une technologie «de capture et d’utilisation des gaz de combustion industriels, transformant la chaleur résiduelle en vapeur et en électricité», avec la zone de développement de Guangzhou (Canton), ville industrielle et portuaire du sud du pays.
Coopérations dans l’énergie et les logiciels
Concernant le nucléaire, la France et la Chine se sont accordées pour renforcer leur coopération industrielle, notamment via EDF et la Compagnie nucléaire nationale chinoise (CNNC). Framatome, filiale de l’énergéticien français, a de plus décroché un contrat pour fournir au principal opérateur nucléaire chinois CGN, des grappes de commandes, qui permettent de régler la puissance d’un réacteur. Paris et Pékin ont aussi signé des protocoles d’accord «dans le domaine des applications civiles de l’énergie nucléaire», et un avec le Commissariat pour l’énergie atomique (CEA) dans la recherche fondamentale et technologique.
Parmi les autres contrats, l’approvisionnement en eau du parc industriel de Banqiao est confié à Suez, GTT construira un réservoir terrestre d’éthane pour Liwan Group, et Alstom sous-traitera des systèmes de traction pour des projets de métro. HoloSolis, qui doit ouvrir une usine de panneaux solaires en Moselle, et son partenaire chinois TrinaSolar ont également signé un accord d’investissement, tandis que la branche logiciel de Dassault et Inspur Digital Enterprise se sont entendus pour une «coopération technologique et industrielle».
En plus des partenariats privés, une douzaine d’accords ont été signés, de la conservation des pandas à l’enseignement supérieur. Parmi eux, une lettre d’intention sur la gestion des ressources naturelles et une seconde sur des investissements croisés entre Bercy et le ministère chinois du Commerce.


