
Après l’ouverture d’une première enquête en Italie visant à déterminer si la firme de Mark Zuckerberg a violé ou non la réglementation antitrust du Vieux Continent, Bruxelles s’apprête à officialiser sa propre investigation, d’après les déclarations de fonctionnaires au Financial Times.
Neuf mois après son implémentation en France et en Europe, l’outil d’intelligence artificielle (IA) conversationnel de Meta intégré directement à WhatsApp va faire l’objet d’une enquête de la Commission européenne. C’est ce qu’ont déclaré deux fonctionnaires de l’institution bruxelloise au quotidien britannique Le Financial Timesa rapporté ce dernier jeudi 4 décembre. La nouvelle n’a pas été officialisée mais pourrait l’être dans les prochains jours, selon ces mêmes sources.
La réglementation antitrust en jeu
L’exécutif devra déterminer si Meta a violé la réglementation antitrust en vigueur sur le Vieux Continent en intégrant son IA à son service de messagerie. Représentée par un cercle bleu et violet dans l’application, cette fonctionnalité est “un service optionnel de Meta qui utilise des modèles d’IA pour fournir des réponses”lit-on dans sa description. L’outil est notamment utilisé pour écrire des messages à d’autres internautes. Il peut également être sollicité dans une conversation via la mention “@MetaAI”.
En mars dernier, Meta avait expliqué avoir mis “davantage de temps que prévu” à déployer ce système en Europedu fait de son “système réglementaire européen complexe”. “Mais nous sommes heureux d’y être enfin parvenus”se félicitait l’entreprise de Mark Zuckerberg, sous-entendant qu’elle avait bien étudié la conformité de cette implémentation aux règles en matière de concurrence de l’Union européenne. C’est désormais aux enquêteurs de Bruxelles de vérifier cela.
Une première enquête en Italie
En Italie, l’autorité de la concurrence enquête déjà sur ce dossier depuis le mois de juillet. Elle souhaite déterminer si Meta a abusé de sa position dominante en installant son outil d’IA sur WhatsApp sans le consentement de ses utilisateurs et avec un potentiel de nuisance pour ses compétiteurs. L’intégration de Meta AI pourrait en effet être perçue comme une manière déloyale d’orienter les utilisateurs de WhatsApp vers le service d’IA de Meta et d’“enfermer” ainsi ces derniers dans son écosystème.
L’enquête est toujours en cours et a même été élargie, mercredi 26 novembre, comme l’a rapporté l’agence de presse britannique Reuters. Elle porte désormais aussi sur les nouvelles conditions d’utilisation du service à destination des professionnels WhatsApp Business ainsi que sur les nouvelles fonctionnalités d’IA intégrées à la messagerie. Selon Rome, ces changements “pourraient limiter la production, l’accès au marché ou les développements techniques sur le marché des services de chatbot IA”.


