Cinq ans après sa dernière levée de fonds, l’éditeur tricolore d’outils de gestion de la relation client Brevo boucle un tour de table de 500 millions d’euros et accède au statut de licorne. Le financement lui servira à renforcer sa présence aux États-Unis, poursuivre sa stratégie d’acquisitions et étendre son offre à destination des ETI.
Brevo, scale-up française spécialisée dans le développement de solutions de gestion de la relation client (CRM)annonce ce 4 décembre avoir bouclé une levée de fonds de 500 millions d’euros. Le tour de table a été mené par le fonds américain General Atlantic et le britannique Oakley Capital, avec le soutien de Bridgepoint. Partech, l’un des investisseurs historiques de Brevo, cède quant à lui l’intégralité de sa participation. “À l’issue de cette opération, le management et les salariés deviennent le premier actionnaire de Brevo”explique l’entreprise dans un communiqué.
Ce tour de table permet à l’éditeur de franchir le milliard d’euros de valorisation et ainsi d’atteindre le statut de licorne (La France en compte une trentaine). Connue sous le nom de Sendinblue jusqu’en 2023Brevo est à l’origine d’une plateforme SaaS de gestion du processus de relation client. Ceci comprend aussi bien la réalisation de campagnes marketing par e-mail, SMS et WhatsApp que la mise à disposition d’outils conversationnels et de support client. La scale-up compte plus de 600 000 entreprises clientes telles que Carrefour, eBay, Louis Vuitton et Michelin.
Des agents IA pour l’analyse d’appels clients, la réalisation de newsletters…
En début d’année, Brevo annonçait investir 50 millions d’euros dans l’intelligence artificielle jusqu’en 2029. L’éditeur prévoyait alors de mettre au point des agents conçus au sein d’un laboratoire dédié. “Nous avons lancé un agent permettant d’analyser les appels clientsexplique à L’Usine Digitale Armand Thiberge, CEO et fondateur de Brevo. À la suite de l’appel, l’agent va automatiquement l’écouter et proposer des actions au commercial : créer un e-mail de follow-up, synthétiser la conversation, créer une tâche…”
Brevo a également créé un agent d’aide à la réalisation de newsletters et dans le scoring de données, ainsi qu’un MCP pour se connecter à différents LLM et assistants (Claude d’Anthropic, ChatGPT d’OpenAI et Le Chat de Mistral AI). “Nous pouvons héberger des modèles chez nous, chez OVH, ce qui permet d’éviter que les données clients sortent du compte Brevo”appuie Armand Thiberge.
Objectif d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires d’ici à 2030
Avec cette opération, la scale-up prévoit de se renforcer aux États-Unisun pays où elle emploie 70 salariés et qui représente déjà 24% de ses nouveaux revenus. “Pour 2030, notre objectif est d’atteindre les 30% de nouveaux revenus”précise le CEO de Brevo. 100 millions d’euros d’investissement seront engagés outre-Atlantique d’ici à 2030.
Le financement devrait aussi permettre à Brevo de poursuivre sa stratégie de croissance externe. La plateforme a déjà réalisé 11 acquisitions, dont la démarrer de gestion de la fidélisation Cohort en septembre dernier. Une stratégie qui passe par le rachat de concurrents directs géographiquement éloignés et de sociétés à l’origine de solutions adjacentes afin d’enrichir les capacités de sa plateforme. La scale-up espère enfin étendre son offre aux moyennes entreprises.
Après avoir passé la barre des 200 millions d’euros d’ARR, Brevo vise le milliard d’euros de chiffre d’affaires à horizon 2030. L’éditeur entend aussi massivement recruter pour passer de 1000 à 3000 salariés dans les cinq à dix prochaines années.
