
Grâce à l’adoption de mesures antidumping sur les produits chimiques au Brésil, la société Rhodia, filiale du groupe chimique belge Solvay en Amérique latine, voit à plus long terme sa production de polyamides dans le pays. En novembre, l’entité brésilienne confirme l’adoption d’un programme d’investissement pluriannuel de 100 millions de reals brésiliens (près de 16 millions d’euros), afin de moderniser son unité industrielle de Santo André.
De 2025 à 2028, la société Rhodia, nom sous lequel opère Solvay au Brésil, se lance dans un programme d’investissement de 16 millions d’euros, destiné à la modernisation et à l’innovation de son usine de Santo André. Centre névralgique de la R&D et de la production de fibres synthétiques du groupe chimique belge au Brésil, cette décision stratégique vise à garantir la sécurité d’approvisionnement et renforcer la souveraineté de l’ensemble de la chaîne de production brésilienne, des matières premières chimiques à la confection.
Une confiance renouvelée dans le marché brésilien
Plus précisément, des accents seront mis sur la consolidation de la production de polyamide 6,6 (nylon 6,6), l’amélioration des procédés de filatures de polyamide 6 (nylon 6), ainsi que sur la mise au point de produits à forte valeur ajoutée comme des fils intelligents et autres solutions durables.
« Ces investissements témoignent de notre confiance dans le marché brésilien et sa capacité d’innovation. Nous sommes prêts à proposer des solutions performantes et durables qui répondent aux exigences du secteur textile dynamique », déclare Daniela Manique, présidente de Rhodia pour l’Amérique latine. « Nous sommes convaincus qu’un environnement concurrentiel équitable et prévisible est essentiel à la croissance, au maintien des emplois qualifiés et au développement technologique au Brésil ». Ce nouveau cycle d’investissement s’inscrit dans un environnement des affaires en voie d’un meilleur équilibre concurrentiel, le gouvernement actuel prenant des mesures de défense commerciale afin de lutter contre la concurrence déloyale et les prix artificiels pratiqués sur les produits importés, notamment d’Asie.
Lors de la revente en 2020 de ses activités polyamides de performances à Domo Chemicals et BASF pour 1,6 milliard de dollars, le groupe chimique belge n’avait pas fait mystère de sa stratégie, souhaitant construire une position forte dans les matériaux de pointe et une autre dans la chimie de formulation. En complément, seuls deux actifs générateurs de cash, le carbonate de soude et les peroxydes, avaient été conservés, ainsi que deux petits sites au Brésil (Paulinia et Santo Andre).


