
Le plan de sauvegarde de l’emploi de Symbio est en discussion depuis ce 3 décembre au sein de la gigafactory de piles à combustible. Près de deux postes sur trois sont menacés.
Chez Symbio à Saint-Fons (Rhône), la direction et les syndicats ont entamé mercredi 3 décembre des discussions autour du plan de sauvegarde de l’emploi. La direction souhaite supprimer 358 postes sur 530 au sein du fabricant de piles à combustible pour les transports, soit environ les deux tiers de l’effectif.
À la veille de cette réunion, la CFDT misait sur 50% des postes menacés et craignait «un PSE d’une rare violence sociale, exceptionnelle dans le secteur», selon Pierrick Balestrière, délégué syndical CFDT chez Symbio. L’annonce de ce 3 décembre est encore plus drastique.
Conciliation entre actionnaires
La réunion du PSE doit durer jusqu’au 4 décembre. En attendant, l’usine tourne normalement. Récemment, Vincent Guilly, secrétaire (CFTC) du CSE, rappelait qu’une centaine de démissions avait déjà eu lieu depuis l’été. Jean-Baptiste Lucas, PDG de Symbio depuis l’été, ne s’est pas exprimé pour l’instant. Celui-ci se retranche derrière les négociations en cours entre les trois actionnaires de l’entreprise : Stellantis, qui a annoncé l’arrêt de son programme d’utilitaires légers avec des piles à hydrogène et Forvia et Michelin qui lui demandent d’assumer ses responsabilités. Son entourage rappelle qu’il veut “préserver l’entreprise et le maximum d’emplois”.
Stellantis a accepté un accord de conciliation le 21 novembre sous l’égide du tribunal des activités économiques de Lyon. «Celui-ci évite un placement de l’entreprise en procédure collective», explique une source judiciaire proche du dossier. «Les conditions et les sommes à engager sont toujours en discussion», ajoute l’un des actionnaires.
Annoncé l’été dernier, le retrait du constructeur Stellantis menace la survie de la gigafactory Symbio. La CFDT rappelle qu’en 2019, le propriétaire des marques Peugeot, Opel, Fiat et Citroën projetait 700000 unités sur 8 ans. «L’abandon de l’hydrogène pour les véhicules utilitaires légers de Stellantis a fait disparaitre 80% des commandes», souligne Stéphane Covarel, délégué syndical.
Jean-Baptiste Lucas veut faire “pivoter” Symbio vers la mobilité lourde, notamment aux Etats-Unis, en développant la gamme des piles de 75 kw pour les poids lourds et les bus. Il espère diversifier l’entreprise vers le secteur maritime, qui cherche à se décarboner, et vers l’industrie.


