Le leader national de la livraison consignée absorbe son concurrent francilien. Le nouvel ensemble couvrira 45% de la population française.
Le marché de la livraison consignée et du réemploi se structure. Le Fourgon, le leader national de la spécialité, annonce l’intégration de son concurrent francilien La Tournée. Les deux start-up s’associent, par échange d’actions, sous une marque unique, Le Fourgon, pour «accélérer le mouvement de la consigne partout en France», selon un communiqué commun. 45% de la population française et plus de 3000 villes sont désormais couvertes.
Fondé à Lille (Nord) en 2021, Le Fourgon s’est donné pour mission de réintroduire le système de la consigne en France afin de réduire les déchets liés aux emballages à usage unique. L’idée est née du constat que les bacs de déchets recyclables se remplissent plus vite qu’ils ne se vident, sans solution simple pour réduire les emballages, notamment les bouteilles en plastique. La Tournée est née six mois plus tard à Paris à partir du même constat. A la première la couverture des régions, et de 80000 foyers aujourd’hui, à la seconde celle de l’Île-de-France et de 15000 clients. A elles deux, les jeunes pousses déclarent avoir évité plus de 1000 tonnes de plastique depuis leur création.
Initialement positionné sur les boissons, le service de livraison à domicile ou au bureau de produits consignés en emballages réemployables en verre – au moyen de 110 fourgons électriques – n’a cessé de s’étendre, aux pâtes, au riz, au café, aux céréales, aux produits d’hygiène et de beauté, aux produits ménagers, etc. Le Fourgon a aussi conclu des partenariats avec de grands noms de l’agroalimentaire tels que Nestlé, Lustucru, Michel et Augustin, Chicorée Leroux et, récemment, Bonduelle. Pour sa part, forte de deux entrepôts et de 70 salariés, La Tournée a assis sa réputation sur le frais, les yaourts, la crèmerie, ainsi que sur les fruits et légumes. Le Fourgon compte également développer son offre pour les professionnels, qui représente pour le moment 17% de son activité. D’ici à fin 2028, l’entreprise lilloise prévoit le réemploi de trois millions de contenants par mois.
«Cette consolidation va nous permettre d’accélérer la démocratisation du réemploi», se félicite Charles Christory, cofondateur et PDG de Le Fourgon. D’ajouter: «Nous allons nous inspirer de l’expérience de La Tournée à Paris, et apprendre comment travailler avec les producteurs sur le sujet des dates de péremption des aliments. Si tout se passe bien, nous allons dupliquer ce modèle de frais dans nos 19 entrepôts. En outre, avoir une plus grosse présence géographique et plus de volume nous aidera à convaincre certains industriels, qui pouvaient être un peu réticents, à se mettre à la consigne.»
Le Fourgon emploie désormais plus de 400 salariés.
