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Prévoir une attaque comme dans “Minority Report” ? Avec l’IA agentique, Safran secoue le renseignement militaire

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Lu il y a 5 minutes



Safran AI, la division de Safran dédiée à l’intelligence artificielle, compte mettre au point un outil qui pourrait décupler les possibilités actuelles en matière de renseignement militaire. Développé avec un partenaire émirati, il pourrait voir le jour dans une première version dès l’an prochain.

Avec un tel outil, l’invasion russe en Ukraine en février 2022 aurait-elle été mieux anticipée ? C’est en tout cas l’ambition visée par Safran qui s’est lancé dans un ambitieux projet de plateforme d’intelligence géospatiale, dont l’annonce est passée sous les écrans radars, lors du salon aéronautique de Dubaï, organisé du 17 au 21 novembre. Le groupe tricolore a profité de l’occasion pour s’associer à un partenaire local, Technology Innovation Institute (TII), en vue de mettre au point une solution qui pourrait, dès 2026, renverser la table en matière de renseignement militaire.

C’est Safran AI qui pilote ce programme, la division du groupe dédiée à l’intelligence artificielle née en 2024 suite à l’acquisition de la start-up Preligens. «Aujourd’hui, on peut observer un pas de tir de missiles balistiques et scruter les objets présents sur une image satellite, résume à L’Usine Nouvelle François Bourrier-Soifer, directeur général délégué de Safran AI. Demain, avec notre nouvelle plateforme, l’utilisateur pourra demander à être alerté plus en amont à travers des veilles et des corrélations d’événements, et ce avec de multiples sources initiées automatiquement.» Après sa mise au point l’an prochain, la solution devrait être améliorée en permanence via de nouvelles briques technologiques.

Gérer des données hétérogènes

En clair, l’objectif est de pouvoir agréger un grand nombre de données hétérogènes en vue d’interpréter des mouvements opérés au sol, d’anticiper leurs effets et, le cas échéant, d’aider à la mise en œuvre de plans d’actions. Images satellites, signaux électromagnétiques, “catalogues” d’armements, données systémiques… «L’ambition est d’apporter de la hauteur de vue vis-à-vis de certaines menaces, en permettant à tout utilisateur de capitaliser sur les trésors de connaissances et de données accumulés», confie François Bourrier-Soifer.

Pour manier cette profusion d’informations et atteindre le but visé, Safran va avoir recours à l’IA agentique. «Cette forme d’IA permettra d’assurer une chaîne d’actions, un ensemble de tâches orchestrées de manière autonome pour répondre à une question potentiellement assez large, là où l’IA dite “classique” produit essentiellement une réponse à une question», formule François Bourrier-Soifer. Avec une telle approche, Safran AI et TII espèrent casser les effets de silos observés dans le monde du renseignement suivant les sources d’informations et mettre à terre les difficultés liées à la structuration des données.

«L’utilisateur sera moins contraint par le besoin de savoir ce qu’il doit rechercher exactement par source de données», explique François Bourrier-Soifer. Une telle ambition n’est pas nouvelle, mais les deux acolytes sont convaincus que l’émergence de l’IA agentique va enfin permettre de la mettre en musique. «Notre solution, pensée nativement avec les dernières avancées en matière d’IA, dépassera les limitations actuelles des plateformes de big data», soutient l’expert.

TII, un acteur reconnu de l’intelligence artificielle

Pourquoi Safran s’est tourné vers TII, acteur de haute technologie basé à Abu Dhabi, plutôt que de faire cavalier seul ? Les experts de TII se sont déjà distingués en matière de « grands modèles de langage» (LLM), ces réseaux de neurones entraînés sur de très grandes quantités de données, tels que GPT-4, de l’américain OpenAI, et Mixtral 8x7B, du français Mistral AI. TII a dévoilé son LLM maison en 2023, Falcon 180B, qui espère se faire une place de choix au sein de cette mêlée.

Ce partenariat s’inscrit également dans une relation stratégique entre les Émirats arabes unis et la France, qui s’est traduite ces dernières années par plusieurs coopérations industrielles. «Il faut en finir avec quelques stéréotypes, lâche François Bourrier-Soifer. Les Émirats disposent d’un niveau de maturité technologique particulièrement avancé. Nous les considérons comme un véritable partenaire de haut niveau dans les technologies de pointe. J’ai personnellement été impressionné par la vision, l’ambition et le niveau de leur écosystème dans le domaine de l’innovation, et plus particulièrement dans celui de l’IA.» Le tandem Safran/TII espère faire des étincelles.



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