
Dans chaque grande organisation se cache une mosaïque de processus, de métiers et de partenaires qui ne parlent pas toujours le même langage. Longtemps, les entreprises ont cherché à coordonner ces univers en modélisant une usine ou une ligne de production par exemple. Le jumeau virtuel d’entreprise franchit une étape supplémentaire : il vise à représenter et simuler l’ensemble des activités, des fonctions internes comme les RH ou la finance jusqu’aux échanges avec les partenaires et les sous-traitants. Le jumeau virtuel incarne une nouvelle forme de collaboration à la fois interne et externe, dans laquelle l’intelligence artificielle ouvre la voie à une automatisation élargie et à des scénarios inédits de coopération.
Un tel modèle ne se limite pas aux produits : il englobe aussi les processus, les méthodes et les interactions entre métiers et partenaires externes. L’enjeu est de casser les silos pour créer de la continuité là où dominaient encore les cloisonnements. Cette ouverture n’est pas seulement technique : elle touche aussi le juridique ou la relation avec les sous-traitants, car travailler « en transverse » suppose de repenser la manière de collaborer avec tout l’écosystème En virtualisant l’entreprise, il devient possible d’anticiper les risques, de sécuriser les échanges, d’optimiser certains coûts et, au final, d’améliorer le fonctionnement global de l’organisation.
« Depuis 1981, la mission de Dassault Systèmes est de désiloter l’information. Nous avons fait de la 3D un média commun entre métiers, et le jumeau virtuel d’entreprise en est l’aboutissement », souligne Stéphane Degraeve, directeur général Eurowest chez Dassault Systèmes. La plateforme 3DEXPERIENCE fournit ce socle partagé de communication et de simulation, non comme une finalité mais comme un accélérateur pour accompagner la transformation globale des organisations.
Le jumeau virtuel d’entreprise au service de la performance industrielle
Dans le monde industriel, une rupture s’est produite : ce n’est plus forcément le meilleur produit qui gagne sur le marché, mais celui qui est conçu et fabriqué avec fiabilité, réactivité et une vraie maîtrise de la supply chain. Un composant manquant peut ralentir drastiquement la production d’un avion, tout comme une innovation peut perdre en impact si son lancement est retardé. C’est là que le jumeau virtuel d’entreprise change la donne, en offrant un pilotage global capable d’aligner des éléments aussi essentiels que la qualité, les délais, la conformité ou la durabilité.
De ce point de vue, la transformation n’est plus une option mais bien un impératif. Face aux pressions réglementaires croissantes, à la décarbonation ou aux tensions sur les chaînes d’approvisionnement, les entreprises doivent disposer d’un socle numérique qui leur permette de coordonner leurs métiers et de prendre les bonnes décisions. Le jumeau virtuel d’entreprise apporte cette continuité, et ouvre aussi une opportunité unique pour anticiper les challenges de demain dans les entreprises.
En l’occurrence, il joue un rôle clé dans la transmission du savoir. En capturant les processus, il révèle les bonnes pratiques comme les mauvaises, archive les méthodes et facilite leur circulation. C’est un moyen de renforcer la continuité de l’entreprise et de faciliter le partage d’information lors du renouvellement des équipes et des compétences.
Au-delà de l’aspect humain, le jumeau virtuel aide aussi à gérer la complexité des écosystèmes industriels. Dans l’aéronautique comme dans l’automobile, un constructeur est souvent un assembleur de technologies venues de multiples partenaires. Le programme européen SCAF (Système de combat aérien du futur) est l’illustration de la co-innovation : plusieurs industriels qui avancent ensemble sur un projet de long terme, chacun apportant sa propriété intellectuelle. « Une innovation est rarement cantonnée aux frontières d’une seule entreprise : elle naît souvent de programmes collectifs qui orchestrent des dizaines de partenaires », rappelle Nicolas Croué, COO Global Pratice PLM & deputy head chez Capgemini Engineering. Dans ce contexte, le jumeau virtuel d’entreprise offre ainsi un espace partagé où ces collaborations deviennent lisibles et pilotables.
L’alliance entre Capgemini et Dassault Systèmes, un catalyseur d’innovation
Le déploiement d’un jumeau virtuel d’entreprise ne repose pas uniquement sur une technologie : il exige une méthode de transformation adaptée. C’est sur ce point que Dassault Systèmes et Capgemini se rejoignent. Le premier apporte la plateforme 3DEXPERIENCE et son expertise en modélisation et simulation. Le second connaît les organisations, leur complexité et la manière de conduire le changement. La recette ? Des méthodes d’engagement alignées, basées sur la compréhension mutuelle des enjeux et sur l’implication continue des clients à chaque étape.
Cette alliance ouvre aujourd’hui la voie à une nouvelle génération de pratiques. L’intégration de l’intelligence artificielle dans la plateforme permet déjà d’automatiser de nombreuses tâches répétitives et sans valeur ajoutée. Demain, l’IA agentique pourra aller plus loin : contextualiser une innovation, reprogrammer une ligne de production ou proposer automatiquement des alternatives de conception. « Avec ces nouveaux outils, nous sommes confrontés à des scénarios totalement inédits : cela ouvre de très nombreuses portes et opportunités pour nos clients », observe Stéphane Degraeve, qui rappelle que Dassault Systèmes travaille déjà avec Mistral AI pour enrichir cette approche, dans une logique de souveraineté et de fiabilité.
La performance d’une entreprise ne dépend désormais plus seulement du produit, mais bien de sa capacité à concevoir, développer et produire de manière agile.
Le jumeau virtuel d’entreprise s’impose comme un ambitieux levier stratégique aux multiples bénéfices : désiloter les métiers, préserver et transmettre les savoir-faire et orchestrer la complexité des écosystèmes industriels. C’est ainsi une nouvelle manière de concevoir l’entreprise qui se dessine : plus agile, collaborative et mieux armée pour affronter les défis industriels de demain.
Contenu proposé par Capgemini et Dassault Systèmes


