
Le 3 décembre, le tribunal de commerce de Nanterre doit examiner les offres de reprise de Brandt, l’un des derniers fabricants français d’électroménager de cuisson, empêtré dans des difficultés financières. L’État et la Région Centre Val-de-Loire soutiennent tous les deux la possibilité d’une reprise sous forme de société coopérative.
Après Duralex, Brandt pourrait-il être aussi repris en Scop ? Placé en redressement judiciaire le 1er octobre 2025, le groupe, qui compte les marques De Dietrich, Sauter et Vedette (propriété depuis 2024 du groupe algérien Cévital) doit connaître son destin le mercredi 3 décembre au tribunal de commerce de Nanterre, où les offres de reprise déposées seront examinées.
Des offres pas encore finalisées
Le péril financier auquel fait face le groupe est tel qu’il a suscité une mobilisation générale, de la part du ministre délégué à l’Industrie, Sébastien Martin, mais aussi de la région Centre Val-de-Loire et de la métropole d’Orléans.
«Des offres ont été déposées, mais avec pour but de se procurer la valeur des marques de Brandt, pour produire on ne sait où, indique François Bonneau, président (PS) de la région Centre Val-de-Loire, joint le 28 novembre, date limite de dépôt des dossiers de reprise, au téléphone. Il y a deux ou trois autres offres avec un véritable contenu industriel et économique qui ne sont néanmoins pas finalisées : je demande donc, avec l’ensemble des élus du territoire, au gouvernement d’obtenir une prolongation du dépôt.»
Un positionnement premium
Si une prolongation ne semble pour l’instant pas avoir été obtenue, l’appel de François Bonneau a toutefois été reçu 5 sur 5 par Sébastien Martin, qui s’est rendu le 1er décembre dans le Loiret pour rencontrer les élus locaux et les salariés de l’entreprise, qui fêtait ses cent ans en début d’année 2025. «Je suis venu pour dire que l’État serait présent dans le projet de Scop qui va être déposé, nous sommes prêts à mettre cinq millions d’euros pour accompagner ce projet», a-t-il déclaré aux micros des journalistes.
Il a en outre indiqué que le projet de Scop sauverait «un peu plus de 300 emplois» sur 750, et que la relance du fabricant d’électroménager de cuisson — l’un des derniers dans l’Hexagone — nécessiterait un repositionnement «un peu plus premium». Le projet de Scop a été avancé par le groupe Revive, qui a repris la marque Tupperware, selon le ministre.
Intervenu sur RMC le 2 décembre, ce dernier a appelé les banques à «jouer le jeu» et qu’elles «fassent un peu transpirer les règlements» pour que leurs fonds s’additionnent aux «à peu près 15 millions d’euros» mobilisés par l’État, la région et la métropole d’Orléans. Il a aussi demandé aux français d’acheter des produits Brandt pour Noël, prenant exemple sur l’élan de solidarité qu’a reçu Duralex, également basée dans le Loiret et ayant aussi fait l’objet d’une reprise en Scop.
Contactée, la direction de Brandt n’a pas souhaité répondre aux questions de L’Usine Nouvelle.


