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Nucléaire, santé, IA… 300 millions d’euros investis dans 15 programmes de recherche

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Le gouvernement a annoncé le 28 novembre un investissement de 300 millions d’euros pour quinze nouveaux programmes de recherche destinés à renforcer la souveraineté technologique française dans des domaines comme la santé, l’agriculture, le nucléaire ou le numérique.

Le 28 novembre, le gouvernement a annoncé 300 millions d’euros supplémentaires pour financer quinze nouveaux programmes de recherche (PEPR). Des fonds puisés sur le budget 2025, dans le cadre de France 2030. «Ces investissements s’inscrivent dans la continuité des fonds déjà investis dans la recherche dans le cadre de France 2030, à savoir 2,7 milliard d’euros depuis 2021 » a précisé Géraldine Leveau, secrétaire générale adjointe pour l’investissement (SGPI) France 2030.

Des investissements portés par les agences de programme

Destinés à renforcer la souveraineté française dans les domaines jugés stratégiques, les investissements sont portés par les agences de programme, créées en décembre 2023 par le président de la République et présentées comme un outil de simplification. Elles sont considérées par certains comme des «usines à gaz». L’objectif affiché : favoriser «des programmes de recherche liés aux objectifs prioritaires de France 2030», précise Géraldine Leveau.

Parmi les 15 programmes de recherche sélectionnés, les investissements proposés par l’agence santé (Inserm) porteront notamment sur le diagnostic précoce et adapté des maladies neurodégénératives (MND) via l’intelligence artificielle (18,5 millions d’euros). 22 millions d’euros seront investis dans la compréhension et le traitement des maladies inflammatoires chroniques (MIC) qui touchent plus de 10% de la population française. Toujours dans le domaine de la santé, 9 millions d’euros sont investis au service d’une «approche globale de la transplantation d’organes, combinant technologies de pointe et analyses multidisciplinaires pour un suivi individualisé et une prise de décision éclairée», selon le communiqué du SPGI.

De son côté, l’agence Agralife (Inrae) a obtenu 45 millions au service de l’élevage durable et 9 millions pour «éclairer les politiques publiques liées au sol, en particulier sa composante vivante» dans le cadre du programme SolsVivants. Dans le domaine de la biodiversité et du climat, 45 millions seront consacrés au programme Dynabiod, dont l’objectif est de «contribuer à la connaissance fondamentale et de fournir des données pour les politiques publiques liées à la biodiversité».

Portée par le CEA, l’agence ASIC consacrera 17 millions «à l’utilisation des technologies de fabrication de semi-conducteurs disponibles en Europe (jusqu’à 7 nm) dans le cadre du programme Phoenix ». 19 millions seront consacrés à la maîtrise des technologies de packaging.

Le CEA et l’INRIA ont également obtenu 32 millions d’euros afin de «lever les verrous scientifiques pour améliorer la performance des composants dédiés à l’IA». Mais aussi 13,5 millions au service de l’évaluation de l’IA, et 17 millions pour les jumeaux numériques.

Une loi de programmation de la recherche en mal de revoyure

Des investissements jugés «très faibles» par Boris Gralak, directeur de recherche au CNRS et Secrétaire général du SNCS-FSU. «Les précédents PEPR représentent 70 millions en moyenne, là on est à moins de 20 millions par projet», pointe t-il.

Dans le même temps, les objectifs définis dans la loi de programmation de la recherche, à savoir une augmentation de 500 millions du budget annuel de la recherche pour atteindre 3,5 milliards de plus à l’horizon 2027 n’ont pas été tenus. «Les augmentations n’ont été que de 180 millions en 2025 et de 50 millions cette année», déplore ainsi Boris Gralak.

Conséquence selon le président de France Universités Lamri Adoui interrogé par Les Echos : «49000 enseignants-chercheurs et 17000 chercheurs ne verront pas leurs primes augmenter ». Et les promotions prévues sont suspendues, contrairement à l’accord de 2020 censé renforcer l’attractivité du secteur.

Des programmes et des universités déficitaires

Avec ce qui est à ce jour prévu par la loi de programmation des finances (LPF) pour les principaux programmes relevant de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR), plusieurs se retrouvent déficitaires. C’est notamment le cas du programme 150 qui concerne les Formations supérieures et recherche universitaire qui accuse un manque de 212 millions d’euros, en raison des augmentations de charges décidées par l’Etat et auxquelles seront confrontés les établissements.

«Certaines choses incompressibles pour les établissements ne sont pas financées et l’argent récupéré est fléché sur certaines thématiques au détriment d’autres», regrette ainsi Jérôme Giordano, enseignant-chercheur Aix Marseille Université et chargé de mission Enseignement supérieur et Recherche SNPTES-UNSA. Le programme 172 destiné aux «Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires» accuse lui un manque à gagner de 330 millions d’euros.



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