
Le budget de la défense de l’Afrique du Sud augmentera, mais progressivement, avec une augmentation de 50 % prévue au cours des cinq prochaines années, a déclaré la ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Angie Motshekga.
Elle s’exprimait lors de la Journée des visiteurs distingués de l’exercice Vuk’uhlome 2025 au Centre d’entraînement au combat de l’armée sud-africaine, le mercredi 26 novembre.
Motshekga a reconnu que le ministère de la Défense (DoD) est confronté à des défis – principalement financiers – et que ceux-ci sont résolus par le Cabinet, le Parlement et le DoD. « Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour maintenir cette fierté de la nation », a-t-elle déclaré à propos de la Force de défense nationale sud-africaine (SANDF).
On a beaucoup parlé de doubler les dépenses de défense pour les porter à 1,5 % du PIB ces derniers temps, notamment depuis que le président Cyril Ramaphosa a émis une telle directive en 2023. Selon le ministère de la Défense, ces dépenses sont sous-financées d’au moins 50 %.
Motshekga a averti que doubler les dépenses pour les porter à 1,5 % du PIB ne peut pas se faire du jour au lendemain et qu’elle ne veut pas augmenter les dépenses trop rapidement car cela créerait toutes sortes de problèmes. Doubler le budget de la défense est réalisable par étapes, a-t-elle déclaré, les dépenses augmentant jusqu’à plus de 1 % du PIB sur au moins cinq ans.
Plus tôt cette année, Motshekga, en réponse à une question parlementaire posée par Maliyakhe Shelembe de l’Alliance démocratique, a déclaré qu’il faudrait 30 ans pour consacrer 2 % du PIB à la défense.
Motshekga a répondu que « la croissance progressive du financement de la défense se produira sur six périodes du cadre stratégique à moyen terme ». Chacun d’entre eux dure cinq ans. Le ministre a ajouté que les dépenses de défense passeraient de 0,67% actuellement à 1,35% sur une période de six ans et atteindraient 2,40% au cours de la 30e année.
Les experts conviennent qu’une augmentation soudaine des dépenses de défense ne résoudra pas les problèmes de la SANDF. Songezo Zibi, président du Comité permanent des comptes publics (SCOPA) et chef de Rise Mzansi, a déclaré plus tôt cette année que toute augmentation du financement de la défense pour la SANDF était injustifiable sans une réforme urgente, un renouvellement générationnel et une stratégie de sécurité nationale crédible. « Il est difficile de garantir un financement supplémentaire significatif lorsque les forces armées et le Département des anciens combattants ne gèrent pas le peu d’argent qu’ils reçoivent conformément à la gouvernance de base et à la loi », a-t-il déclaré.
« Le fait que la SANDF ait besoin de plus d’argent est incontestable », a déclaré l’analyste de la défense Ricardo Teixeira. « La vraie question est de savoir comment dépenser cet argent sans le gaspiller. Il est tentant mais peut être dangereux d’investir de l’argent dans ce problème. Sans la capacité de planifier de manière appropriée, de comptabiliser et d’entretenir les équipements, un afflux soudain de fonds pourrait facilement être gaspillé. Le résultat serait une nouvelle série de gros titres sur les contrats mal gérés, les achats irréguliers et le matériel coûteux à peine utilisé. »


