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à Billy-Berclau, Atlantic internalise des compétences pour fabriquer sa nouvelle pompe à chaleur

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Lu il y a 7 minutes


À Billy-Berclau (Pas-de-Calais), Atlantic industrialise sa nouvelle pompe à chaleur Alfea M. Un produit dont le développement a été effectué en large partie sur le même site que l’usine, grâce à un nouveau centre de recherche.

À la frontière de Douvrin et de Billy-Berclau, dans le Pas-de-Calais, la transition énergétique de l’industrie s’affiche à travers trois usines situées côte-à-côte : une usine Stellantis (ex-Française de mécanique) qui cessera de produire des moteurs thermiques en 2026, la gigafactory de batteries automobiles d’ACC (2023) ; et l’usine de pompes à chaleur d’Atlantic, ouverte en 2016 et flanquée, depuis septembre 2024, d’un vaste centre de recherche et développement. Un double outil qui permet au fabricant français (12000 personnes, 2,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires) de lancer une nouvelle pompe à chaleur, baptisée Alfea M.

À partir du 1er janvier 2027, la réglementation européenne F-Gas interdira la mise sur le marché de pompes à chaleur (PAC) monobloc fonctionnant au R32, un fluide frigorigène. Le potentiel de réchauffement planétaire des fluides (PRP) ne devra plus dépasser 150 kg équivalent CO2, contre 675 kg pour le R32. Le PRP du fluide R290, choisi par Atlantic pour sa nouvelle pompe à chaleur, s’élève à 3 kg.

«Nous allons pouvoir accompagner la rénovation énergétique dans toutes les régions, même les plus froides, grâce au R290, plus performant que le R32. Par ailleurs, avec une pompe à chaleur monobloc, nos clients chaudiéristes n’ont pas besoin d’attestation de manipulation des fluides», se réjouit Damien Ambert, le directeur R&D du groupe Atlantic. La nouvelle pompe à chaleur se veut également plus silencieuse, avec 30 décibels à 5 mètres, contre 45 à 65 dB(A) pour les générations précédentes.

Une ligne dédiée à l’Alfea M

Destinée au marché de la rénovation, la pompe à chaleur Alfea M a conduit l’usine de Billy-Berclau à de nouveau se réorganiser. Spécialisé dans les chaudières gaz et les pompes à chaleur, ce site de 27000m², qui emploie 450 personnes, a fait l’objet de plus de 100 millions d’euros d’investissements au cours des quatre dernières années.

Depuis le mois de septembre, une nouvelle ligne est dédiée à l’Alfea M. 15 personnes y sont affectées – un nombre amené à doubler début 2026. «L’industrialisation de ce produit nous a amené à internaliser le brasage, et à acquérir de nouvelles compétences sur le fluide R290», illustre Thibaut Vanhersecke, le directeur de l’usine.

Ces robots déplacent les unités de pompes à chaleur au long de la nouvelle ligne de production.Franck Stassi
Robots AMR – Usine Atlantic de Billy-Berclau Ces robots déplacent les unités de pompes à chaleur au long de la nouvelle ligne de production.

Désormais, toutes les étapes de fabrication sont réalisées sur place – montage du bloc, montage du ventilateur, assemblage de l’électronique, installation du compresseur et de l’isolant. Des contrôles qualité sont effectués par caméra, tandis que des robots mobiles autonomes permettent de déplacer les appareils au long de la ligne. Il faut cinq heures pour monter une PAC Alfea M. Les contrôleurs viennent d’Europe, et le boîtier d’interface utilisateur de l’usine Atlantic de La Roche-sur-Yon (Vendée).

Une ligne de peinture a été installée dans la dernière extension de l'usine.Franck Stassi
Ligne de peinture – Usine Atlantic de Billy-Berclau Une ligne de peinture a été installée dans la dernière extension de l’usine.

Précédemment, l’usine de Billy-Berclau avait été dotée d’un nouveau bâtiment permettant d’accueillir trois presses d’emboutissage entre 2022 et 2024, et d’une nouvelle ligne de peinture (90% des pièces produites sont peintes).

Un nouveau centre de R&D

Chambre acoustique - Centre de recherche HPTC - Atlantic Billy-BerclauFranck Stassi
Chambre acoustique – Centre de recherche HPTC – Atlantic Billy-Berclau A Billy-Berclau, Atlantic dispose d’une deuxième chambre acoustique, en plus de celle de Meyzieu, lui permettant de réaliser davantage de tests sur ses appareils.

500000 heures de tests ont été nécessaires au lancement de l’Alfea M. Un travail notamment réalisé au nouveau centre de recherche d’Atlantic dédié à la pompe à chaleur, le Heat pump technology center (HPTC), inauguré en septembre 2024, moyennant 29 millions d’euros d’investissement. Construit sur le parking de l’usine de Billy-Berclau, ce bâtiment est doté de 12 cellules climatiques (froid intense, humidité, dégivrage), d’une chambre acoustique, d’une chambre de compatibilité électromagnétique, et de 30 postes d’essais fonctionnels.

Le centre de recherche s'étend sur 8000 m².Franck Stassi
Centre de recherche HPTC – Usine Atlantic de Billy-Berclau Le centre de recherche s’étend sur 8000 m².

«Nous avons pu multiplier par 4,5 le nombre de moyens d’essais dans le groupe, et nous avons désormais une deuxième chambre acoustique en plus de celle de Meyzieu, dans le Rhône», se félicite Damien Ambert. Jusqu’alors externalisés, les tests électromagnétiques sur les pompes à chaleur sont désormais réalisés en interne. 140 personnes officient dans le centre. Pour l’Alfea M, «le centre a permis des tests en conditions extrêmes et une optimisation acoustique, réduisant ainsi les délais de mise sur le marché et donc limitant les allers-retours avec les laboratoires de certification».

Après avoir lancé Alfea M, l’équipe du centre de recherche compte intensifier ses efforts sur Ecopad, un programme destiné au réemploi de pièces de pompes à chaleur et à la réalisation d’une méthodologie d’éco-conception des appareils, financé par des fonds européens, en partenariat avec le réseau d’insertion Envie. Alfea M arrive sur le marché dans un contexte difficile pour la PAC : en 2024, les ventes ont baissé de 6,5% en France.



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