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La start-up suisse BTRY fabrique des prototypes épais de 0,2 millimètre

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Lu il y a 6 minutes



La start-up suisse BTRY conçoit des batteries à la fois tout-solide, ultrafines et sans anode. Début novembre, la deeptech a récolté environ 5 millions d’euros pour réussir le passage à l’échelle industrielle de son produit d’ici à 2 ans. En parallèle, BTRY cherche à améliorer les performances de sa batterie fine de 2 dixièmes de millimètre.

Des batteries tout-solides aussi fines qu’une feuille de papier. Fondée en 2023 depuis le laboratoire fédéral suisse d’essai des matériaux et de recherche (Empa) et de l’école polytechnique fédérale de Zurich (ETH), BTRY fabrique des prototypes de batteries solides sans anode et fines de 0,2 millimètre. La deeptech suisse cherche à démarrer une première ligne pilote prochainement. Objectif : produire jusqu’à 100 batteries par jour d’ici à fin 2026 avant de passer à une ligne de production à plus grande échelle. À cette fin, la jeune pousse a empoché près de 5 millions d’euros début novembre lors d’une levée de fonds menée par Redstone VC, avec la participation des fonds Bloomhaus Ventures, Linear Capital, Kickfund, de la Kick Foundation et des fondateurs du fabricant allemand de batteries CustomCells, d’après un communiqué rendu public par BTRY.

Une batterie ultrafine, tout-solide et sans anode

« Notre objectif est désormais d’industrialiser la production, le « scale-up », et de passer du laboratoire de recherche à une ligne pilote. Nous avons validé cette année la production en ligne pilote, et cherchons maintenant à valider les performances et livrer des premiers produits. L’objectif sera ensuite d’attirer un client qui voudra construire avec nous, d’ici à deux ans, la première ligne de production en série du produit. Nous avons déjà validé, en 2023 et à la suite à un premier financement (d’un peu moins d’un million d’euros, ndlr), le transfert de technologie de la batterie correspondant à des applications de potentiels futurs clients », commente Nicolas Osenciat, directeur technique de la start-up.

La transalpine conçoit des batteries à la fois tout-solide, ultrafines… et sans anodes. « Nous avons fait le choix d’une configuration « anode free ». C’est-à-dire qu’il n’y a pas de procédé de dépôt d’anode lors de la fabrication. Celle-ci est formée lors du cyclage de la batterie », détaille Nicolas Osenciat. L’électrolyte solide, lui, est composé de phosphates de lithium nitrurés amorphes (LiPON), une configuration standard, d’après le directeur technique et docteur en chimie des matériaux. C’est la technologie très éprouvée à base d’oxyde de nickel, de manganèse, de cobalt et de lithium (NMC) qui a été choisie pour concevoir les cathodes du premier produit de BTRY, confie Nicolas Osenciat. « C’est un choix pour une entrée sur le marché. Nous sommes déjà en train de réfléchir aux générations futures, à différentes chimies et types de structure de la batterie », affirme-t-il.

Des petits capteurs… jusqu’à l’aérospatial

Les premiers marchés visés par BTRY concernent les petits objets connectés (montres connectées, cartes à puce nouvelle génération, capteurs médicaux…), mais la jeune pousse helvète imagine déjà s’étendre au-delà de cette niche. « Du fait des matériaux utilisés, notre batterie présente une stabilité à haute température. C’est plutôt intéressant si l’on veut, par exemple, utiliser des capteurs transmettant des signaux depuis des environnements jusqu’à 150°C », explique Nicolas Osenciat, qui rappelle par ailleurs que la start-up a vu le jour à la suite d’un projet de l’agence spatiale européenne (ESA). Sur le site de BTRY, il est indiqué que le prototype de batterie ultrafine peut fonctionner à une température de -40°C.

BTRY cherche désormais à décupler la capacité de sa batterie

À ce jour, la capacité de la batterie fine de BTRY est de 1 milliampère-heure (mAh), mais Nicolas Osenciat espère augmenter rapidement cette valeur. « Nous épaississons la cathode pour garder les performances en puissance, tout en augmentant les capacités. Nous avons atteint l’objectif du mAh en début d’année, ce qui a été une étape assez importante pour nous. Désormais, on chercher à multiplier cette capacité, et cela demande l’optimisation de notre processus », explique-t-il. Une optimisation pour le moins compliquée, en raison notamment de la haute précision nécessaire à la fabrication de batteries ultrafines. « Chaque étape du process doit être maîtrisée, car le moindre défaut lors de la production peut générer des défauts de surface », confie Nicolas Osenciat. Avant de rajouter que les premières cellules électrochimiques à puissance décuplée ont été fabriquées avec succès par BTRY. « Maintenant, il faut faire la transition vers la batterie, avec les collecteurs de courant, l’encapsulation… On développe toutes ces parties-là pour aller vers le produit final », lance-t-il.



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