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En appel, Air France et Airbus accusés de négligence fatale sur le crash du vol AF447 – L’Usine Nouvelle

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Lu il y a 4 minutes



Après huit semaines d’audience, le procès en appel du crash du vol AF447, survenu en 2009 et ayant causé la mort de 228 personnes, entre dans sa phase finale à Paris. Le parquet a requis jeudi la peine maximale de 225000 euros d’amende contre Airbus et Air France, accusés de négligence dans cette tragédie.

Le procès en appel du crash du vol Rio-Paris est entré jeudi dans sa phase finale après huit semaines d’audience à l’issue desquelles la peine maximale a été requise contre Air France et Airbus.

Les deux entreprises sont jugées en tant que personnes morales pour homicides involontaires après l’accident en 2009 du vol Air France AF447, qui a coûté la vie aux 228 passagers et membres d’équipage. Mercredi 26 novembre, les procureurs ont demandé à la Cour d’appel de Paris de renverser la décision du tribunal correctionnel de Paris, qui avait relaxé les deux groupes en 2023.

Des actes de négligences

Dans son réquisitoire, le procureur de la République Rodolphe Juy-Birmann a accusé Air France et Airbus d’avoir commis des actes de négligence. Il a adressé des critiques particulièrement sévères à Airbus, qu’il a accusé d’avoir fourni des informations au compte-gouttes au tribunal.

L’avionneur européen a déclaré avoir fait tout son possible pour aider le tribunal à comprendre l’accident. Le procureur a requis l’amende maximale pour homicide involontaire pour les deux entreprises, soit 225000 euros chacune. Air France et Airbus ont nié à plusieurs reprises les accusations portées contre elles.

Les proches des victimes se sont enlacées après les cinq heures de réquisitions du procureur, que certains ont qualifiées de cathartiques par rapport aux scènes de colère qui avaient marqué le procès précédent. «En 16 ans, c’est la première fois qu’on nous traite avec respect et humanité», a déclaré Danièle Lamy, présidente de l’association Entraide et Solidarité AF447, qui a perdu son fils lors de l’accident.

Le givrage des sondes à tout fait basculer

Les boîtes noires de l’Airbus A330 opéré par Air France et reliant Rio à Paris ont été retrouvées deux ans après le crash de l’avion dans l’océan Atlantique. Elles ont permis d’établir le givrage des sondes mesurant la vitesse de l’appareil comme point de départ de l’accident. D’après les enquêteurs, les pilotes ont mal réagi face à la perte temporaire des données des sondes Pitot et ont entraîné le décrochage de l’avion, qui s’est écrasé dans l’Atlantique. Le procès en appel s’est toutefois concentré sur des problèmes antérieurs liés au même type de capteur, ainsi que sur des lacunes présumées en matière de partage des données et de formation. Ces éléments ont, selon les procureurs, causés indirectement l’accident.

Pour prouver l’homicide involontaire, les procureurs doivent non seulement établir la négligence, mais aussi démontrer comment elle a déclenché la catastrophe. Le tribunal de première instance a statué en 2023 que les deux compagnies avaient été négligentes, mais qu’aucun lien de causalité n’avait été établi. Dans sa plaidoirie, Air France a rendu hommage aux familles endeuillées et a réfuté les allégations selon lesquelles l’équipage de l’AF447 était mal formé aux situations d’urgence à haute altitude. Airbus devait conclure sa défense plus tard dans la journée de jeudi. Le verdict du procès en appel n’est pas attendu avant plusieurs mois.

(Reportage Tim Hepher, version française Etienne Breban, édité par Blandine Hénault)



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