Le projet Saturne se précise pour Comat : avec une nouvelle usine opérationnelle en décembre 2025, l’équipementier spatial basé à Flourens (Haute-Garonne) compte monter en puissance sur les accessoires destinés aux petits satellites.
Le projet «Saturne» est sur orbite. L’équipementier spatial Comat, qui avait lancé à Flourens (Haute-Garonne) des travaux d’ampleur en 2024 pour doubler sa surface de production et d’intégration, est en train d’investir sa nouvelle usine. «Elle sera opérationnelle fin 2025», confirme Benoît Moulas, président de la structure.
Coût de l’investissement : 8 millions d’euros (4 millions d’euros dans les bâtiments et 4 millions d’euros dans les lignes de production), récemment mis en avant lors de l’édition de «Choose France» dédié aux entreprises françaises, le 17 novembre.
Production modulaire
Cette usine située à côté de l’usine initiale se dédie à la fabrication d’équipements à destination du newspace. L’outil de production industriel, basé sur le modèle de l’usine 5.0, permet de réaliser des «séries adaptatives», ou «building blocks», par briques : «Nous faisons de la production de séries avec les avantages de compétitivité que cela comporte, mais sous forme adaptative en fonction des différents besoins et exigences pour pouvoir abaisser le coût de production», souligne Benoît Moulas.
Et l’activité se porte bien, avec «un carnet de commandes à plus de 25 millions d’euros et un carnet de devis qui se situe entre 50 et 100 millions d’euros», comme l’expose Benoît Moulas.
Sept millions par an pour la R&D
«On ne fait pas qu’un outil industriel ; nous accompagnons notre investissement de R&D», poursuit ainsi Benoît Moulas. Comat affecte ainsi 6 à 7 millions d’euros à de la recherche et développement par an (3 millions en investissements, en partie via le soutien du programme France 2030, le reste en projets).
Parmi la gamme de produits que compte désormais l’entreprise, figurent ainsi des roues à réaction à destination des petits satellites : Comat ambitionne «d’être leader européen et assurer une certaine souveraineté dans l’approvisionnement». Comat en produit actuellement une quinzaine par mois, avec l’objectif d’atteindre entre 100 et 150 par mois en 2027-2028.
Autre produit élaboré : un mécanisme de pilotage de panneaux solaires (SADM) ; avec un objectif de production de 10 à 15 par mois d’ici à 2027-2028.
Quant aux antennes déployables, dont 25 équipent actuellement la constellation Kinéis, l’objectif est d’arriver à en faire une centaine par an.
Dernier produit, actuellement au stade de prototype : le propulseur thermique, toujours à destination des petits satellites. «Nous envisageons une commercialisation à partir de 2027-2028 qui sera aussi un relais de croissance des autres équipements», conclut Benoît Moulas.
Comat, qui fait partie du groupe Agora Industries, a réalisé un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros en 2025, et emploie 120 personnes. L’entreprise table sur un chiffre d’affaires de 17 millions d’euros pour 2027.
