
Le régime de contrôle des armements conventionnels du Mozambique présente un tableau complexe d’engagements internationaux louables aux côtés d’une législation nationale quelque peu opaque et dépassée. Alors que la nation a établi un cadre juridique et institutionnel et adhéré à des traités internationaux clés, la prolifération des armes illicites, la porosité des frontières et l’insurrection en cours dans la province septentrionale de Cabo Delgado mettent gravement à l’épreuve l’efficacité de ses mécanismes de contrôle.
Le principal instrument juridique de ce régime est la loi sur les armes et munitions. Initialement une loi de l’époque coloniale datant de 1973, elle a été révisée par le décret n° 8/2007 pour mieux s’aligner sur les normes régionales et internationales. La loi régit les questions liées à l’autorisation de l’importation, de l’exportation, du transit, de la possession, du port et du stockage des armes à feu et des munitions. Il fait la distinction entre les armes civiles et militaires, exigeant une licence officielle (pour l’achat, le commerce et la fabrication d’armes), une certification de l’utilisateur final ainsi que le transport et le stockage sécurisés des armes.
La principale autorité chargée d’accorder les licences de transfert d’armes en vertu de la loi est le ministre de l’Intérieur, qui agit souvent par l’intermédiaire du commissaire de la police nationale ou sur les conseils de celui-ci. La loi autorise en outre le ministre à mettre en œuvre des lignes directrices réglementaires et à sanctionner le non-respect par des amendes administratives et des sanctions pénales. Alors que la loi s’applique formellement à «armes de guerre » (armes de guerre), la réglementation des armes de qualité militaire reste vague dans la pratique. La surveillance des stocks militaires incombe aux forces armées elles-mêmes, mais le niveau de transparence autour de ces transferts d’armes et de la gestion des stocks est limité.
Il est important de noter que le Mozambique a signé et ratifié plusieurs traités et conventions internationaux qui ont entraîné une évolution notable du régime de contrôle des armements du pays. Il s’agit notamment du Protocole de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) sur le contrôle des armes à feu, des munitions et autres matériels connexes, ainsi que du Traité sur le commerce des armes (TCA). Le premier, par exemple, a conduit à la création de la Commission interministérielle pour prévenir, combattre et éradiquer le trafic illicite des armes légères et de petit calibre (COPRECAL).
COPRECAL relève du ministère de l’Intérieur et sert d’organisme de coordination nationale. Il est chargé de superviser les cadres nationaux, régionaux et internationaux de contrôle des armements. Il est composé de représentants des ministères de l’Intérieur, de la Défense, de la Justice, des Affaires étrangères, des Forces armées, des douanes, des migrations, du monde universitaire et de la société civile. Bien qu’à l’origine conçu dans le cadre des efforts régionaux visant à freiner la prolifération des armes légères et de petit calibre, le mandat du COPRECAL s’est depuis élargi pour inclure toutes les armes conventionnelles, conformément aux engagements du Mozambique dans le cadre du TCA. Il convient toutefois de noter que le Mozambique n’a pas encore pleinement respecté ses engagements au titre du TCA, n’ayant pas encore soumis de rapport initial, bien que la date limite soit mars 2020, environ deux ans après avoir ratifié le traité. Elle n’a pas non plus soumis de rapports annuels détaillant les transferts d’armes.
Bien que le régime de contrôle des armements du Mozambique se soit considérablement amélioré au cours des 20 dernières années, le système reste caractérisé par des éléments obsolètes de la législation nationale, qui créent une ambiguïté réglementaire, notamment en ce qui concerne les armes militaires. Les licences pour les armes de qualité militaire restent opaques et les rapports publics sur les transferts d’armes sont pratiquement inexistants. De plus, les organismes de contrôle comme COPRECAL manquent de ressources, manquent d’indépendance institutionnelle et de pouvoirs statutaires et ne publient pas systématiquement de rapports ou d’évaluations. En conséquence, le régime de contrôle des armements du Mozambique reste faiblement institutionnalisé et manque de transparence significative, en particulier en ce qui concerne les armes détenues par l’État et de qualité militaire.


