
L’industrie de défense sud-africaine (SADI) s’est bâtie une réputation mondiale grâce à sa fiabilité, son ingéniosité et ses systèmes d’armes avancés développés localement. Même si les racines de la SADI remontent à la première moitié du 20e siècle, sa forme actuelle est plus étroitement liée à la seconde moitié du 20e siècle, lorsque l’Afrique du Sud de l’apartheid était soumise à un embargo sur les armes de l’ONU. Pendant ce temps, les Forces de défense sud-africaines de l’époque et la SADI ont été contraintes de maximiser leur autonomie afin de survivre dans une époque de turbulences. En conséquence, la SADI est devenue, et reste toujours, l’une des industries de défense les plus avancées du monde en développement.
Même si les capacités de l’ISAD étaient et restent impressionnantes, l’industrie est largement considérée comme l’ombre d’elle-même. Ceci est mieux illustré par le fait que l’ISAD employait plus de 100 000 personnes à son apogée à environ 10 000 à 20 000 personnes aujourd’hui. Ce déclin est principalement dû à la réduction drastique des dépenses de défense intérieures depuis 1994, alors que l’attention du pays s’est déplacée de la sécurité militaire vers la sécurité humaine. Par conséquent, l’industrie a été contrainte de dépendre du marché d’exportation pour sa survie, avec environ 90 % des munitions produites en Afrique du Sud étant désormais destinées à l’exportation.
Il existe deux facteurs principaux, mais interdépendants, qui limitent le potentiel de croissance de l’ISAD. Le premier est le manque de soutien gouvernemental suffisant. Même si le gouvernement sud-africain s’est engagé, au fil des années, à soutenir la SADI, très peu de mesures concrètes ont été prises. Un exemple clé est l’incapacité à garantir un processus efficace d’exportation d’armes. Le Comité national de contrôle des armes classiques (NCACC), l’entité chargée de réglementer et d’approuver les exportations d’armes, est connu pour son processus lent et peu fiable d’approbation ou de refus des licences d’exportation.
Deuxièmement, la croissance et le succès de la SADI sont entravés par le sous-financement chronique du SANDF. Cela limite non seulement la capacité de la SANDF à se procurer de nouveaux produits de la SADI, mais compromet également la commercialisation internationale de la SADI.
Néanmoins, l’ISAD a conservé des capacités remarquables et demeure un leader mondial dans plusieurs domaines. Il s’agit notamment de véhicules de guerre électronique, de véhicules anti-mines et de déminage, de systèmes d’obusiers de 155 mm, de munitions conformes aux normes de l’OTAN et, plus récemment, de capacités avancées de drones. En conséquence, la SADI a établi une clientèle mondiale et est bien placée pour capitaliser sur la demande croissante de munitions depuis 2022, la valeur des exportations ayant plus que doublé depuis 2020. Les munitions, les équipements électroniques et les véhicules constituent désormais la majeure partie des exportations croissantes de la SADI.
Remarque sur les données ci-dessous : Toutes les données ont été obtenues à partir des rapports officiels du NCACC pour les années en question.


