
Début novembre, le Centre-Est de l’Afrique a accueilli deux conférences et une visite de défense de haut niveau, le tout dans le but commun de renforcer les initiatives de paix et de sécurité menées au niveau continental.
En tête de liste figurait la Conférence Africa Rising à Addis-Abeba le 5 novembre, au cours de laquelle une réponse efficace aux défis de paix et de sécurité du continent par les institutions africaines et les mécanismes régionaux, tels que la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), était sur la table.
Cinq jours plus tard, lundi cette semaine, la 19ème Conférence africaine des commandants (ACoC) des écoles africaines de commandement et d’état-major de la défense du continent s’est réunie à Kigali, au Rwanda. Y ont participé des délégués de 24 pays.
La conférence dans la capitale rwandaise avait pour thème « L’avenir de la formation et de l’éducation militaires africaines, combler la fracture numérique » et visait l’innovation et la collaboration. Elle a été convoquée pour aborder ce que le ministre rwandais de la Défense, Juvénal Marizamunda, a appelé les défis de sécurité évolutifs du continent.
« Les menaces auxquelles l’Afrique est confrontée sont multiples, allant du terrorisme et de la cyberguerre à la migration illégale, en passant par la criminalité transnationale et l’insécurité liée au climat. Pour y remédier, il faut une génération d’officiers non seulement compétents sur le plan tactique, mais aussi alphabétisés sur le plan numérique, fondés sur l’éthique et agiles sur le plan stratégique. C’est l’essence même de la formation militaire professionnelle du 21e siècle », a-t-il déclaré aux délégués.
Poursuivant, il a ajouté que dans l’environnement de sécurité actuel, interconnecté, complexe et axé sur la technologie, la capacité des institutions militaires à s’adapter, à innover et à collaborer déterminera la force de la posture de défense collective de l’Afrique.
Dans la capitale éthiopienne, le Représentant spécial de la Commission de l’UA et chef de la Mission de soutien et de stabilisation de l’UA en Somalie (AUSSOM), l’Ambassadeur El Hadji Ibrahima Diene, a déclaré aux délégués que les solutions durables doivent être ancrées dans l’appropriation et le leadership africains, conformément à la vision de l’UA de « solutions africaines aux problèmes africains ».
Diene a souligné l’importance de « partenariats approfondis et d’une collaboration durable » entre les gouvernements africains, les organismes régionaux et les partenaires internationaux pour mobiliser des fonds afin de soutenir les efforts visant à mettre fin aux conflits et à consolider la paix et la stabilité.
Avant la conférence de Kigali, le chef des Forces de défense du Kenya (KDF), le général Charles Kahariri, a réaffirmé les solides relations de défense de son pays avec le Rwanda lorsqu’il a rencontré Marizamunda et le chef d’état-major (CoS) des Forces de défense du Rwanda (RDF), le général Mubarakh Muganga, au quartier général des RDF.
Les discussions ont porté sur le renforcement de la coopération bilatérale en matière de défense, les deux parties étant convenues de renouveler et d’élargir l’accord de coopération en matière de défense existant pour inclure de nouveaux domaines tels que l’intégration technologique et l’innovation conjointe.
Muganga a souligné l’environnement de sécurité régional dynamique et a appelé à une collaboration plus approfondie pour contrer les menaces émergentes. Il a attribué le mérite du mentorat de la KDF pour avoir fait de la RDF l’une des forces les plus compétentes et professionnelles d’Afrique, aujourd’hui l’un des principaux contributeurs aux missions de maintien de la paix à travers le continent, a rapporté le ministère kenyan de la Défense.
Kahariri a salué la transformation du RDF et son adoption de la technologie dans les opérations de défense, la qualifiant de modèle de préparation militaire moderne. « L’innovation est désormais aussi cruciale que la discipline sur le champ de bataille », a-t-il déclaré, réaffirmant la volonté de KDF de travailler avec RDF pour maintenir la paix et la stabilité régionales.
Après la réunion ministérielle, Kahariri s’est adressé aux officiers supérieurs du Rwanda et des pays alliés du Collège de commandement et d’état-major des Forces de défense rwandaises (RDFCSC), leur disant, entre autres, qu’ils devraient redéfinir leurs rôles au-delà des fonctions de défense traditionnelles en façonnant des environnements qui favorisent la sécurité, la stabilité et la croissance économique.
Il a préconisé une collaboration régionale plus forte à travers des cadres tels que la Force africaine en attente (FAA) pour garantir la préparation et l’interopérabilité. À cet égard, une cyber-résilience accrue, une communication de crise rapide et une coopération interinstitutionnelle pour sauvegarder les intérêts nationaux à l’ère de la désinformation doivent toutes faire partie de l’arsenal du soldat professionnel.
Novembre devrait voir plusieurs autres conférences sur la défense et la sécurité. La semaine prochaine (17-19 novembre), Dakar accueillera le neuvième Symposium des chefs d’état-major et commandants des garde-côtes du golfe de Guinée. Organisé par la Marine nationale sénégalaise, le colloque rassemble plus de 27 marines et garde-côtes de trois continents, et portera sur le thème « Coopération entre le golfe de Guinée et les nations de l’espace atlantique : développer des synergies pour la sécurité et la prospérité ».
Le CSIR ICC à Pretoria accueillera le mercredi 19 novembre la Conférence sur la gestion des frontières et l’Expo 2025. Les sujets qui seront abordés lors de la conférence englobent une approche holistique de la gestion des points d’entrée et de sortie de l’Afrique du Sud, garantissant la facilité de circulation des personnes et des marchandises dans le cadre de protocoles de gestion de sécurité stricts et complets.
Le vendredi 21 novembre, le Département du développement économique de Gauteng (GDED) organise une table ronde sur le secteur de l’aérospatiale et de la défense à Johannesburg, sur le thème « Faire progresser l’innovation et améliorer la compétitivité locale dans le secteur de l’aérospatiale et de la défense en Afrique du Sud ».


