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Où en est la filature meusienne Bergère de France un an après sa reprise en Scop ?

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Lu il y a 4 minutes



Bergère de France a soufflé la première bougie de sa reprise en Scop (société coopérative de production), le 24 octobre, date anniversaire de la signature des nouveaux contrats de travail. En guise de cadeau, ses 56 salariés-associés auront l’occasion de faire briller leurs savoir-faire sous les ors du palais de l’Élysée, les 15 et 16 novembre, à l’occasion de la grande exposition du Fabriqué en France.


Polyvalence des salariés


Un motif de satisfaction bienvenu, tant ces douze derniers mois ont eu l’allure d’un marathon, ou plutôt d’un ultratrail, une discipline qu’affectionne la présidente de la Scop et responsable de la production, Valentine Fanjeaux, 37 ans. Il a fallu revoir la stratégie commerciale de A à Z, optimiser la fabrication des pelotes de laine, réfléchir à la réorganisation des ateliers, etc. Un travail de titan, alors qu’en comptant les couturières à domicile, Bergère de France emploie actuellement un total de 77 personnes contre 145, avant la reprise à la barre du tribunal de Bar-le-Duc. Ils étaient plus de 800 à l’apogée de cette manufacture familiale, dans les années 1970.


Dans ce contexte, «la polyvalence est un enjeu majeur : Chaque salarié est capable d’exercer trois à quatre métiers différents», illustre Valentine Fanjeaux. Cette polyvalence permet notamment d’organiser des arrêts de production en automne et en hiver, une période de forte activité commerciale et ainsi de concentrer les effectifs sur la logistique et la distribution. «Ces arrêts de production ciblés représentent un total de trois mois dans l’année. Ils permettent d’alléger la facture énergétique, car la production nécessite une température constante de 22°C et une humidité de 70°C», précise la présidente de la Scop.


Ajustements industriels du process


Des ajustements ont également été mis en œuvre à chaque étape de la production : teinture, filage, fabrication des pelotes et conditionnement. Les passes de teinture ont été optimisées pour rentabiliser chaque batch d’acrylique (710 kg) ou de fibres naturelles (350 kg). L’ensachage systématique des pelotes par dix dans des sacs en plastique a été stoppé, car l’opération était un goulet d’étranglement sur la ligne de production et représentait un coût superflu. La production de laine «fantaisie» (fils brillants, à paillettes, à poil, etc.) a aussi été suspendue (5% de la production) dans l’attente de trouver une nouvelle méthode de fabrication. «Les salariés avaient soumis de nombreuses pistes à l’ancienne direction, mais celles-ci n’avaient jamais été concrétisées. Maintenant, on a les cartes en main pour écrire notre avenir !», analyse la présidente élue pour quatre ans.


La manufacture espère récolter le fruit de ses efforts en 2026, année où elle célèbrera ses 80 printemps. Pour l’instant, la Scop (chiffre d’affaires non communiqué), n’a pas encore réalisé un exercice complet – elle clôture ses comptes au 31 juillet 2026. Et Bergère de France était, jusqu’à l’été, dans la continuité de la stratégie commerciale de l’ancienne équipe dirigeante. Avec sa nouvelle organisation et une production annuelle de 155 tonnes, elle compte atteindre les 12 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel en 2025-2026 et toucher de nouveaux clients, particuliers comme professionnels.



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