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À Troyes, France Teinture victime collatérale des difficultés du Coq Sportif

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Lu il y a 3 minutes



L’entreprise, spécialisée dans la teinture industrielle et ayant réalisé un chiffre d’affaires de près de 10 millions d’euros en 2024, ambitionne de fêter son centenaire en 2026. Elle dispose de six mois pour sécuriser de nouveaux contrats. À l’issue de cette période d’observation, un plan de continuation ou de cession sera proposé, avec pour objectif la sauvegarde des 80 emplois et la pérennité de la structure.


Dépendance à quelques clients clés


France Teinture se dit victime des difficultés de son donneur d’ordre et voisin Le Coq Sportif. «L’équipementier a surtout cherché à sauver l’essentiel pour les Jeux olympiques, mais a délaissé le reste, notamment les travaux confiés à ses sous-traitants locaux de Troyes, comme nous», résume Denis Arnoult, cogérant de France Teinture et président de l’Union des industries textiles de Champagne-Ardenne. À cela s’ajoute la perte d’un marché public stratégique pour le groupe Paul Boyé. Le contrat d’habillement de la police et de la gendarmerie, qui mobilisait 82 sous-traitants français (dont France Teinture), a été attribué à un autre consortium produisant désormais à Madagascar. «Pourquoi nos impôts financeraient-ils la production textile à l’étranger, en Chine ou au Bangladesh?», s’indigne Denis Arnoult. Pour France Teinture, cela représente une perte de chiffre d’affaires estimée à 2,5 millions d’euros, soit un quart de son activité annuelle. Mais la dépendance à quelques clients n’est pas la seule cause.


Absence de réaction du pouvoir politique


L’entreprise subit la flambée des coûts de l’énergie. Depuis 2023, la facture énergétique a quasiment triplé. Entre janvier 2024 et juin 2025, le surcoût s’élève à plus d’un million d’euros, fragilisant encore davantage la trésorerie. «Aucune mesure politique n’a été prise pour améliorer la situation, ni pour casser les contrats, ni pour obtenir de meilleurs tarifs. Si une société comme la nôtre disparaît, elle ne sera jamais remplacée», alerte le dirigeant.


Denis Arnoult dénonce la convergence de facteurs qui auraient pu être mieux maîtrisés par l’État : explosion des coûts énergétiques, perte de marchés publics, hausse des charges et concurrence de la fast fashion. Dans un message publié sur LinkedIn, le 30 juillet 2025, il exprime son exaspération face à l’inaction gouvernementale : «Faut-il se résoudre à compter une victime de plus sur le champ de bataille de l’industrie française, et du textile, en particulier? Combien de temps encore avant que notre pays se réveille?» Dans la région historique de Troyes, plus de 35 000 personnes travaillaient dans le textile dans les années 1980, contre 2500, aujourd’hui. Pas moins de trois ministres se rendent sur le territoire ce 25 août à la rencontre des acteurs de la filière textile-habillement : Eric Lombard, Marc Ferracci et Véronique Louwagie.



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