Europol et la police lettone ont démantelé un réseau international vendant des numéros de téléphone à des cybercriminels, impliqué dans plus de 3 000 fraudes en Europe.
Une vaste opération de police menée en Europe a mis fin à un service illégal qui revendait des numéros de téléphone enregistrés dans plus de 80 pays. Géré depuis la Lettonie, ce réseau permettait à des escrocs de créer des comptes frauduleux et de mener des opérations de phishing, d’extorsion et de diffusion de contenus criminels. Cinq personnes ont été arrêtées, 40 000 cartes SIM et 1 200 dispositifs SIM box saisis. Les enquêteurs estiment à plus de 5 millions d’euros les pertes liées à 3 000 cas de fraude, principalement en Autriche et en Lettonie.
Un service criminel à visage d’entreprise
La chasse aux cartes SIM « pirates » est lancée ! Aprés New York et plus de 300 000 cartes ; aprés l’Ukraine et la Russie ; aprés l’ASIE et les fermes spécialisées dans les escroqueries numériques, voici l’Europe et une opération XXL.
L’enquête a révélé une structure particulièrement organisée. Derrière une façade légitime, le groupe gérait une plateforme en ligne permettant de louer des numéros de téléphone à des clients dans plus de 80 pays. Ces numéros servaient à créer de faux profils sur les réseaux sociaux, messageries et services financiers. L’infrastructure technique reposait sur des serveurs dédiés, des SIM box capables de gérer des centaines de cartes à la fois, et une logistique internationale d’approvisionnement. Selon Europol, près de 49 millions de comptes en ligne ont été créés via cette plateforme. L’apparence d’entreprise légale et le professionnalisme du site rendaient le service difficile à détecter.
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Une opération policière sans précédent en Lettonie
Les autorités lettones ont mené plusieurs perquisitions simultanées. Le 10 octobre, les agents de la Direction de la cybercriminalité, appuyés par l’unité antiterroriste OMEGA, ont procédé à la saisie de l’infrastructure illégale et arrêté quatre personnes : l’organisateur présumé et trois techniciens. Tous sont citoyens lettons : deux femmes nées en 1987 et 1970, et deux hommes nés en 1977 et 1982. Les policiers ont saisi cinq serveurs, environ 40 000 cartes SIM actives et 1 200 dispositifs de routage. Une vidéo publiée par la police montre un local saturé de matériel informatique et de cartes SIM empilées. Un des principaux suspects avait déjà été impliqué dans des affaires d’incendie criminel et d’extorsion en Estonie.
Selon le porte-parole Markuns, cette opération représente « quelque chose de nouveau pour l’Europe et le monde ». Le dispositif, inédit par son ampleur, démontre la montée en complexité des circuits de fraude liés aux identités numériques. Des enquêtes sont actuellement menées en Lettonie, en Estonie et en Autriche sur les délits issus du fonctionnement de cette plateforme. Une personne supplémentaire a été arrêtée en Lettonie ; elle faisait déjà l’objet d’un mandat de recherche international émis par la police estonienne pour d’autres crimes graves.
Un maillon essentiel de la criminalité en ligne
Les enquêteurs estiment que cette plateforme a alimenté de multiples filières de fraude en ligne : hameçonnage, arnaques financières, extorsions, trafic de migrants et diffusion de contenus pédopornographiques. En permettant à leurs utilisateurs de masquer leur localisation et leur identité, les opérateurs du réseau facilitaient le contournement des vérifications d’identité imposées par les plateformes numériques. Ce type de service, souvent appelé « SIM farm », constitue désormais un outil central pour les cybercriminels. Des opérations similaires ont récemment été ciblées aux États-Unis, notamment lors d’un raid en septembre contre une ferme de cartes SIM soupçonnée de menacer des infrastructures critiques. L’enquête européenne se poursuit pour identifier les utilisateurs du service et mesurer l’ampleur réelle des dommages.
Au total, les forces de l’ordre ont mené 14 perquisitions à différentes adresses, saisissant 1 200 appareils SIMbox, contenant 40 000 cartes SIM actives provenant de divers pays, ainsi que cinq serveurs. L’intégralité de l’infrastructure informatique de l’entreprise a été placée sous contrôle des autorités, y compris ses deux sites web, désormais remplacés par une page d’information indiquant la saisie judiciaire. Les enquêteurs ont également confisqué quatre véhicules de luxe, gelé 431 000 euros sur des comptes bancaires et saisi 266 000 euros en cryptomonnaies.
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