Les militaires birmans ont démantelé un vaste centre de cyberfraude et saisi des équipements Starlink, révélant l’usage massif du réseau satellitaire dans des activités illégales transnationales.
Une opération militaire a visé lundi le complexe KK Park, près de la frontière thaïlandaise, considéré comme le plus important centre de cyberescroquerie du pays. Selon The Global New Light of Myanmar, les forces birmanes ont saisi trente récepteurs Starlink et leurs accessoires. Ces dispositifs, conçus pour contourner les restrictions d’accès à Internet, facilitaient la poursuite des opérations frauduleuses malgré le contrôle du réseau imposé par les autorités locales.
Cyberfraude et exploitation humaine
Les centres tels que KK Park sont devenus des hubs de criminalité numérique. Dans un contexte de guerre civile, ces zones échappent partiellement au contrôle de l’État comme j’ai pu vous l’expliquer dans le journal de TF1, samedi 18 octobre. Ces zones emploient, souvent sous la contrainte, des milliers de personnes recrutées en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient. D’après les témoignages recueillis par l’AFP, nombre d’entre elles subissent violences physiques et détention forcée. Les revenus générés par ces escroqueries en ligne atteindraient plusieurs milliards de dollars par an.
Face à l’ampleur du phénomène, la Chine, la Thaïlande et la Birmanie ont lancé en février une opération conjointe de lutte contre les réseaux de cyberfraude. Sous cette pression, plusieurs milices locales ont dû fermer certains complexes. Environ 7 000 personnes ont été libérées depuis le début de l’année. Cependant, selon une enquête de l’AFP publiée le 15 octobre, la construction de nouveaux centres se poursuit, preuve d’une résilience inquiétante du système criminel.
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Starlink au cœur du contournement numérique
L’enquête de l’AFP a montré que des antennes Starlink étaient installées sur les toits de ces complexes. Ce service d’accès à Internet par satellite, opéré par SpaceX (Elon Musk), permet de maintenir les communications malgré les coupures imposées par les autorités thaïlandaises. Starlink n’est toutefois pas autorisé en Birmanie. Avant février, le trafic observé y était si faible qu’il ne figurait pas sur la liste des fournisseurs d’accès reconnus. SpaceX n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP.
La saisie de ces terminaux met en lumière la dépendance des réseaux criminels aux technologies satellitaires privées. Elle pose aussi la question du contrôle des communications dans les zones de conflit. Pour la junte, cette opération est autant un signal politique qu’un acte de cybersécurité : reprendre la main sur un territoire numérique devenu incontrôlable. Reste à savoir si cette action isolée peut endiguer une économie souterraine qui s’appuie sur des infrastructures globales et sur des flux financiers internationaux opaques.
La lutte régionale contre les complexes de cyberfraude annonce-t-elle un tournant réel dans la gouvernance numérique en Asie du Sud-Est ?
Pendant ce temps, un tribunal fédéral du district Sud de New York a inculpé le ressortissant chinois Chen Zhi, alias « Vincent », pour avoir dirigé une vaste fraude d’investissement en cryptomonnaies. L’acte d’accusation, déposé le 8 octobre, affirme que Chen aurait utilisé le Prince Group, basé au Cambodge, pour mettre en place un réseau criminel transnational actif dans plus de 30 pays.
Ce dispositif, lié à une dizaine d’opérations frauduleuses dans le pays, aurait soutiré des milliards de dollars à des victimes à travers le monde par le biais d’une escroquerie dite de « pig-butchering ».
Le ministère américain de la Justice cherche à confisquer 127 271 bitcoins, évalués à environ 12 milliards de dollars (11,1 milliards d’euros), ainsi que divers biens de luxe, dont des yachts et des jets privés. Chen est poursuivi pour complot de fraude électronique et complot de blanchiment d’argent.
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