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ZATAZ » Un réseau clandestin de cartes SIM démantelé à New York

Service Com'
Lu il y a 8 minutes


Les services secrets américains ont neutralisé une infrastructure illégale de télécommunications, soupçonnée de menacer la sécurité nationale. Cette opération éclaire les liens entre technologies mobiles et renseignement.

L’affaire révèle l’ampleur des dispositifs clandestins capables de perturber les réseaux télécoms aux États-Unis. Selon le Secret Service, plus de 300 serveurs SIM et 100 000 cartes SIM étaient installés dans la région new-yorkaise. Ce système aurait pu être mobilisé pour cibler des responsables américains, générer des attaques par déni de service ou brouiller des communications sensibles. L’opération a été conduite alors que l’Assemblée générale des Nations unies s’ouvrait à Manhattan, renforçant la dimension stratégique du coup de filet.

Une infrastructure conçue pour la discrétion

Les enquêteurs fédéraux décrivent une architecture discrète, intégrée dans plusieurs immeubles du tristate area, incluant New York, le New Jersey et le Connecticut. Les « serveurs SIM » identifiés permettaient de gérer à distance des milliers de cartes, chacune utilisable pour initier des appels, envoyer des SMS ou générer du trafic internet en apparence légitime.

Ce type d’installation offre aux acteurs malveillants une capacité redoutable : simuler des millions de connexions anonymes, saturer des lignes téléphoniques, ou encore faciliter la diffusion de campagnes d’hameçonnage et d’escroqueries à grande échelle. Dans un contexte diplomatique tendu, le potentiel d’une telle infrastructure dépasse la simple fraude. Le Secret Service souligne que des échanges ont été observés entre certains opérateurs du système et des entités étatiques hostiles aux États-Unis.

L’usage coordonné de 100 000 cartes SIM permet non seulement de masquer l’origine d’appels menaçants, mais aussi de contourner les mécanismes classiques de surveillance. Les enquêteurs estiment que des attaques concertées pouvaient viser directement les réseaux d’antennes mobiles, avec un impact en cascade sur la disponibilité des communications d’urgence. Du DDoS ? Pour mieux rediriger des « appels » sur des bornes moins sécurisées ? Du IMSI catcher comme Paris l’avait connu en décembre 2023 dans ses rues commerçantes ? Ou comme les « matos » installés par deux adolescents arrêtés au Pays-Bas, fin septembre ? Ou encore un service de l’administration Trump qui a oublié d’alerter ses collègues, comme se fût le cas en 2020-2021 ? Service connu sous le nom de ICE, le même service qui arrête des milliers de personnes depuis la nouvelle présidence américaine.

 

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Un timing hautement symbolique

L’opération a été révélée le 25 septembre, à la veille de l’allocution du président américain à l’ONU. Pour les responsables de la sécurité intérieure, la proximité géographique et temporelle entre ce sommet diplomatique et le déploiement du réseau clandestin n’a rien de fortuit. Le dispositif démantelé aurait pu être exploité pour perturber les communications gouvernementales ou brouiller la coordination logistique entourant les délégations étrangères.

Selon les autorités, plusieurs officiels américains avaient déjà reçu des appels malveillants relayés via ce système. La menace était donc considérée comme « imminente », justifiant une intervention rapide et coordonnée. Le Secret Service insiste sur la dimension préventive : neutraliser le danger avant qu’il ne se traduise par une panne massive ou un acte de sabotage.

Le dossier prend aussi une coloration diplomatique. La mention d’« acteurs étatiques hostiles » laisse entendre que l’opération touche à la guerre de l’information et à l’ingénierie des réseaux. Les infrastructures télécoms deviennent ici des armes potentielles, capables de désorganiser une capitale mondiale à un moment clé du calendrier international. A noter que les installations étaient TRÉS propre, soigneusement rangées, « cable managing » parfait, Etc. Bref, Il aura fallu du temps, des hommes et de sacrés moyens !

Coopération et investigation technique

Le communiqué souligne la coopération étroite entre plusieurs agences fédérales et les opérateurs de téléphonie mobile. Le Secret Service a coordonné la saisie du matériel, tandis que les experts en cyber forensique analysent désormais les flux captés par les serveurs. Chaque carte SIM confisquée fait l’objet d’une étude visant à retracer son usage, ses destinations et ses éventuelles connexions à des numéros sensibles.

L’enquête cherche à déterminer l’origine du financement et la chaîne logistique ayant permis l’acheminement de dizaines de milliers de cartes dans la région de New York. Les cartes SIM sont en effet soumises à des contrôles rigoureux lors de leur activation, mais le contournement via des fournisseurs parallèles reste courant. Le volume intercepté, inégalé sur le territoire américain, alerte sur la vulnérabilité des circuits de distribution.

Les serveurs SIM constituent un outil de choix pour les cybercriminels : en regroupant virtuellement des dizaines de cartes dans un seul appareil, ils permettent de tester rapidement des milliers d’identifiants ou de lancer des campagnes de spam téléphonique. À une autre échelle, ces serveurs peuvent devenir un levier stratégique, offrant une plateforme prête à l’emploi pour tout acteur souhaitant perturber des infrastructures critiques.

Les installations étaient trés soignées. – Photo : Secret Service US

 

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Un précédent révélateur

Ce démantèlement met en lumière une tendance croissante : la militarisation des infrastructures de communication civile. Là où les attaques cyber reposaient autrefois sur des logiciels malveillants ou des intrusions réseau, elles exploitent désormais la couche physique et matérielle des télécoms. Les cartes SIM deviennent des briques de guerre hybride, manipulées pour brouiller les pistes et saturer les défenses.

La localisation du réseau clandestin, en plein cœur d’une zone diplomatique stratégique, témoigne d’une volonté d’ancrer les menaces au plus près des cibles. Loin d’un simple schéma de fraude bancaire ou de marketing illégal, l’affaire illustre la convergence entre espionnage, sabotage et criminalité numérique. Pour ZATAZ, l’enjeu dépasse la protection des utilisateurs individuels. Il s’agit de défendre la résilience d’un écosystème où chaque antenne et chaque identifiant mobile peuvent devenir un maillon faible. Surtout que l’on sait aujourd’hui, que plusieurs présidents, dont Emmanuel Macron, ont été obligé de traverser plusieurs rues de New-York, à pieds durant une trentaine de minutes !

Le Secret Service présente cette opération comme une neutralisation décisive, mais le dossier reste ouvert. L’analyse des flux et des acteurs liés aux serveurs SIM pourrait révéler d’autres ramifications, aux États-Unis comme à l’étranger. La question demeure : jusqu’où les infrastructures mobiles, conçues pour connecter, peuvent-elles être retournées en armes discrètes au service d’intérêts hostiles ?



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