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Kraken suspend les dépôts après incident réseau

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Lu il y a 7 minutes


Le réseau Monero vient d’encaisser une attaque inédite. Kraken suspend ses dépôts XMR, déclenchant une onde de choc sur le marché et dans la communauté crypto.

 

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Le 16 août 2025, la plateforme Kraken a suspendu les dépôts Monero (XMR) après qu’un pool de minage, Qubic, a revendiqué une attaque de 51 % sur le réseau. Cet incident rarissime dans l’univers des cryptomonnaies majeures soulève des questions fondamentales sur la sécurité des blockchains dites résistantes à la centralisation. Tandis que le cours du XMR chutait de plus de 14 %, la communauté s’interrogeait : simple démonstration de force, menace réelle sur l’intégrité du protocole, ou manipulation à visée idéologique ? Entre analyse technique, enjeux géopolitiques et implications pour l’anonymat en ligne, l’affaire Qubic–Monero révèle un basculement stratégique dans les confrontations numériques du XXIᵉ siècle.

Le coup de force d’un vétéran du code

Il y a des pseudonymes qui résonnent comme des signaux d’alerte dans l’univers des cryptomonnaies. Celui de Sergey Ivancheglo, alias Come-from-Beyond, fait partie de cette catégorie. Ancien cofondateur d’IOTA, figure marginale mais influente, il revient sur le devant de la scène en pilotant Qubic, un pool de minage à la puissance de calcul redoutable. Le 15 août 2025, Qubic revendique une prise de contrôle momentanée de plus de 50 % du hashrate du réseau Monero. Une attaque de 51 % réussie, en apparence : six blocs réorganisés, soixante autres rendus orphelins, et une avalanche de doutes qui s’abat sur le réseau réputé pour son anonymat absolu.

Ce n’est pas seulement une question de puissance brute. Le geste a été scénarisé. Dans une série de messages volontairement provocateurs, Ivancheglo explique que cette attaque n’a rien de financier. « Le but est de démontrer l’instabilité de l’architecture actuelle des cryptos dites résistantes à l’ASIC », écrit-il. Derrière cette posture, une philosophie du code comme instrument politique, voire géopolitique. Car Monero, utilisé par les activistes, les journalistes, mais aussi dans des circuits plus opaques, est depuis longtemps dans le viseur de nombreux États et agences de renseignement. En s’attaquant au cœur même du protocole, Qubic ne frappe pas seulement une blockchain : il vise l’écosystème qu’elle protège.

Kraken en alerte, les marchés en chute libre

La réaction de Kraken ne s’est pas fait attendre. La plateforme, parmi les premières à intégrer le XMR à ses listings, annonce la suspension immédiate des dépôts pour cette cryptomonnaie. L’objectif est clair : protéger les utilisateurs face à une instabilité potentielle du réseau. Retraits et transactions restent autorisés, mais le message est sans équivoque : tant que la sécurité du réseau n’est pas assurée, Kraken ne prendra aucun risque.

L’impact est immédiat. Le cours du Monero plonge de 14 % en quelques heures, tombant brièvement sous les 100 dollars (environ 93 euros). Mais plus que le prix, c’est la confiance qui vacille. Pour la première fois depuis sa création, Monero se retrouve exposé à une vulnérabilité publique et vérifiable. Si l’attaque a été brève, elle n’en reste pas moins historique. Elle brise le mythe d’une résistance totale au contrôle centralisé, au moment même où la concentration du minage devient un sujet brûlant.

Dans les forums spécialisés, la communauté s’agite. Des membres pointent du doigt la responsabilité des développeurs qui, au fil des années, ont restreint les options de minage individuel, poussant à la centralisation dans des pools de plus en plus puissants. D’autres, plus fatalistes, y voient une conséquence inévitable de la course à l’efficience dans les blockchains Proof-of-Work. Mais tous s’accordent sur un point : ce n’est pas un accident. C’est un signal.

Une attaque révélatrice, au croisement du cyber et de l’idéologie

Au-delà de la manœuvre technique, c’est le sous-texte stratégique de l’attaque qui mérite attention. En revendiquant ce contrôle, Qubic ne cherche ni rançon ni profit direct. Ivancheglo annonce même dans un message elliptique que « Dogecoin pourrait être la prochaine cible ». Une phrase en apparence anodine, mais qui place d’autres réseaux populaires sous la menace d’un déséquilibre brutal du consensus.

Ce type d’attaque ne requiert pas seulement de la puissance de calcul, mais une volonté politique. Ivancheglo, en se présentant comme un « hacktiviste du protocole », joue sur les failles d’un système qui se veut décentralisé mais repose in fine sur une infrastructure hautement vulnérable à la concentration. Les États, eux, observent. Car Monero, par sa confidentialité absolue, est devenu depuis des années une cible des agences de renseignement. Des rapports confidentiels, rendus publics en 2023 par des fuites internes, avaient déjà mis en évidence la difficulté qu’éprouvent les services à tracer les flux XMR utilisés dans des contextes à haute sensibilité (financements d’opérations clandestines, transactions entre groupes hors radar, etc.).

Dans cette lumière, l’action de Qubic apparaît comme un coup d’éclat destiné à ébranler un outil devenu stratégique. Un outil dont les garanties de confidentialité intéressent autant les militants pour la vie privée que des réseaux moins recommandables. En fragilisant cette confiance, en introduisant un doute sur l’intégrité même du registre, l’attaque touche au cœur de la guerre d’information contemporaine : celle qui oppose la souveraineté numérique individuelle à l’ordre sécuritaire des États et des consortiums technologiques.

 

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