Le gouvernement britannique prépare l’interdiction du paiement de rançons à la suite d’attaques par ransomware pour l’ensemble du secteur public et les infrastructures critiques, incluant les autorités locales, les écoles et le National Health Service, financé par des fonds publics.
Renforcement du signalement et coordination nationale
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Les récentes vagues d’attaques illustrent la vulnérabilité des réseaux britanniques
Ces mesures interviennent dans un contexte marqué par une augmentation notable des attaques majeures ayant touché le Royaume-Uni ces dernières années. Des réseaux municipaux aux infrastructures de santé, en passant par les chaînes de distribution et les grands magasins, plusieurs incidents d’ampleur ont récemment défrayé la chronique. En avril 2025, une importante chaîne de distribution britannique a vu son infrastructure virtuelle paralysée suite à l’utilisation du rançongiciel DragonForce, qui a compromis des machines virtuelles hébergées sur des serveurs VMware ESXi. L’attaque a entraîné l’interruption temporaire de la gestion des commandes en ligne et perturbé l’activité de plus de 1 400 points de vente dans tout le pays.
Dans le secteur de la grande distribution, des enseignes telles que Co-op ont également subi des attaques touchant les données des participants à leur programme de fidélité, tandis que le grand magasin Harrods a dû restreindre l’accès à plusieurs de ses ressources internes suite à une tentative de compromission de son réseau. Ces incidents ont mis en évidence l’impact potentiellement dévastateur du ransomware sur la logistique, l’accès aux soins et même la sécurité des personnes.
Les experts soulignent que la récurrence et l’ampleur de ces attaques ont renforcé la détermination des pouvoirs publics à instaurer des règles strictes en matière de paiement des rançons. Le National Cyber Security Centre et la National Crime Agency soutiennent la création d’un environnement où le paiement ne constitue plus une option, dans le but de tarir les ressources financières des groupes criminels à l’origine de ces menaces.
Mise en œuvre, suivi et perspectives internationales
Si la proposition est adoptée, le Royaume-Uni deviendra l’un des premiers États à prendre une mesure aussi stricte sur le plan législatif contre le paiement de rançons liées aux attaques informatiques. Cette approche s’inspire des recommandations issues des auditions publiques de janvier 2025, lors desquelles l’ensemble des institutions spécialisées ont souligné la nécessité d’agir sur le levier financier pour réduire l’attrait des cibles nationales.
Le dispositif prévoit également un renforcement de la coopération entre les différentes agences gouvernementales, le secteur privé et les partenaires internationaux, afin de favoriser le partage d’informations sur les incidents, les méthodes d’attaque et les modes opératoires des groupes criminels transnationaux.
Le Royaume-Uni met en avant l’importance d’une collaboration renforcée avec ses alliés européens et nord-américains pour échanger des renseignements et coordonner les efforts de lutte contre les cybermenaces. Les autorités insistent sur la nécessité d’adapter la réponse nationale à un environnement en constante évolution, où les modes d’attaque et de chantage évoluent rapidement.
Dans ce contexte, la future obligation de signalement permettra de mieux documenter les attaques et d’identifier plus rapidement les groupes à l’origine des campagnes malveillantes. Ce processus doit faciliter la mise en place d’alertes rapides et la coordination d’une réponse adaptée à l’ampleur des incidents, en limitant la propagation des attaques et en minimisant leur impact.
Conséquences attendues et limites potentielles de la nouvelle législation
L’interdiction du paiement de rançons, bien qu’ambitieuse, soulève plusieurs défis en matière de mise en œuvre et d’application. Si la mesure vise avant tout à modifier le comportement des organisations victimes d’attaques, son efficacité dépendra largement de la capacité des autorités à détecter les paiements illicites et à faire respecter la législation. Pour les entreprises privées, l’obligation de notification préalable offre un cadre de contrôle, mais n’exclut pas la possibilité de contournement en cas de situation d’urgence.
Les analystes notent que la mesure pourrait, dans certains cas, entraîner une recrudescence temporaire des attaques visant les acteurs privés, considérés comme des cibles potentielles en raison de l’interdiction stricte imposée au secteur public. Néanmoins, le gouvernement britannique mise sur l’effet dissuasif du dispositif et la montée en compétence des équipes de cybersécurité internes pour réduire l’exposition globale au risque.
Parallèlement, la question de l’assistance aux victimes demeure centrale. Le plan national prévoit la mobilisation de ressources spécifiques pour accompagner les structures touchées, renforcer la résilience des systèmes et favoriser une reprise rapide de l’activité. Les autorités encouragent également la mise en œuvre de formations régulières et de campagnes de sensibilisation destinées à améliorer la vigilance et à limiter la surface d’attaque.
Un environnement réglementaire en mutation face à la menace mondiale
La lutte contre les rançongiciels s’inscrit dans une dynamique internationale, alors que les cybercriminels exploitent la mondialisation des réseaux pour mener des attaques transfrontalières. Les responsables britanniques rappellent que le partage d’expertise, la mutualisation des données et l’harmonisation des pratiques restent indispensables pour contrer efficacement ces menaces. Plusieurs pays européens étudient d’ores et déjà des mesures similaires, dans l’optique de renforcer la sécurité de leurs infrastructures critiques et de protéger leurs services essentiels.
Les prochaines étapes consisteront à finaliser le cadre réglementaire, à préciser les modalités de contrôle et de sanction et à déployer les outils nécessaires au suivi des incidents. Le gouvernement entend poursuivre la concertation avec les acteurs concernés afin d’adapter la législation aux évolutions du paysage cybercriminel et de garantir une protection optimale des intérêts nationaux.
Le Royaume-Uni, par cette initiative, entend afficher une position de fermeté face à la montée des cybermenaces et servir de modèle pour d’autres États confrontés aux mêmes enjeux. Le succès de cette politique reposera toutefois sur sa capacité à s’inscrire dans un effort collectif et coordonné à l’échelle internationale.
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