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ZATAZ » Opérations fantômes, la guerre de l’influence numérique ne connaît pas de frontières

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Meta affirme avoir démantelé trois réseaux de manipulation sur ses plateformes, opérés depuis la Chine, l’Iran et la Roumanie, visant à influencer l’opinion publique dans plusieurs pays via de faux comptes.Rejoignez-nous sur vos réseaux sociaux Aucun spam. Désinscription en un clic. Votre vie privée est respectée. Les réseaux sociaux sont devenus un champ de bataille numérique où se jouent des luttes d’influence discrètes mais bien réelles. Dans son dernier Adversarial Threat Report, publié fin mai 2025, Meta annonce avoir perturbé trois campagnes coordonnées d’ingérence informationnelle, orchestrées depuis la Chine, l’Iran et la Roumanie. Ces opérations s’appuyaient sur des centaines de faux profils, parfois générés par intelligence artificielle, pour diffuser des messages politiques ciblés dans des pays comme le Myanmar, Taïwan, le Japon, l’Azerbaïdjan ou encore les États-Unis. L’objectif de ces campagnes : miner la confiance dans les institutions, amplifier les divisions et manipuler le débat public en ligne. Meta affirme avoir neutralisé ces réseaux avant qu’ils ne gagnent une audience authentique. Une opération chinoise à visée régionale La première opération, attribuée à un réseau basé en Chine, visait explicitement trois zones géographiques stratégiques : le Myanmar, Taïwan et le Japon. Meta indique avoir identifié trois grappes distinctes de faux comptes, chacune concentrée sur un pays spécifique tout en se faisant passer pour des utilisateurs locaux. Ces comptes étaient utilisés pour publier des messages, gérer des Pages Facebook et interagir avec d’autres profils, souvent par des moyens automatisés. Dans certains cas, les images de profil utilisées avaient vraisemblablement été créées par des générateurs d’images IA, rendant leur détection plus complexe. Au Myanmar, les messages critiquaient ouvertement les mouvements de résistance civile, en apportant un soutien explicite à la junte militaire actuellement au pouvoir. À Taïwan, les publications visaient à discréditer les responsables politiques et militaires en les accusant de corruption, tout en administrant des Pages prétendant publier des témoignages anonymes, dans une tentative manifeste de simuler une conversation publique organique. Au Japon, la campagne s’en est prise au gouvernement et à ses relations militaires avec les États-Unis. Meta relie cette opération à deux autres réseaux chinois précédemment démantelés, en 2022 et 2024. Le rapport mentionne des similitudes de méthodes et des recoupements techniques entre les campagnes, sans préciser davantage les identités des entités impliquées. L’Iran vise les communautés azéries Une deuxième opération, attribuée à un réseau iranien, ciblait principalement les communautés azéries en Azerbaïdjan et en Turquie. Contrairement aux campagnes chinoises centrées sur l’Asie orientale, cette offensive s’est déployée simultanément sur Facebook, Instagram, YouTube et X (anciennement Twitter). Les comptes frauduleux étaient utilisés pour gérer des Pages, animer des discussions dans des groupes et interagir entre eux afin de gonfler artificiellement la popularité des contenus. Selon Meta, plusieurs profils se faisaient passer pour des journalistes ou des militantes pro-palestiniennes. En utilisant des hashtags populaires comme #palestine, #gaza, #starbucks ou #instagram, les opérateurs cherchaient à s’insérer dans les conversations déjà existantes sur les réseaux sociaux pour maximiser la visibilité de leurs messages. ️ VEILLE ZATAZ, VOTRE RADAR CYBERUn réseau roumain mimétique et transplateforme

Meta affirme avoir démantelé trois réseaux de manipulation sur ses plateformes, opérés depuis la Chine, l’Iran et la Roumanie, visant à influencer l’opinion publique dans plusieurs pays via de faux comptes.

Une opération chinoise à visée régionale

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Les publications portaient sur des sujets sensibles, tels que les Jeux olympiques de Paris 2024, les tensions à Gaza, le boycott de marques américaines ou encore des critiques contre l’ancien président américain Joe Biden et les actions israéliennes. En dépit de leur apparence fragmentée, ces contenus servaient un objectif commun : amplifier la polarisation autour des conflits au Moyen-Orient et des politiques étrangères occidentales.

Cette campagne fait écho à celle identifiée en août 2024 par Microsoft sous le nom de code « Storm-2035« . À l’époque, elle avait pour but de cibler les électeurs américains en diffusant des messages polarisants sur les droits LGBTQ, le conflit Israël-Hamas ou les élections présidentielles. Meta ne confirme pas formellement que le réseau démantelé est identique, mais établit un lien avec ce cluster de menace bien documenté.

Un réseau roumain mimétique et transplateforme

Le troisième réseau, cette fois basé en Roumanie, se distinguait par une stratégie plus furtive. Les comptes incriminés – 658 profils Facebook, 14 Pages et deux comptes Instagram – se présentaient comme des utilisateurs roumains ordinaires, publiant des contenus anodins liés au sport, au tourisme ou à l’actualité locale.

Meta souligne que ce réseau disposait aussi d’une présence coordonnée sur YouTube, TikTok et X, dans le but de renforcer la crédibilité de ces profils fictifs en les rendant visibles sur plusieurs plateformes à la fois. Cette tactique, appelée « backstopping », vise à créer une toile numérique cohérente qui donne l’illusion d’une véritable identité numérique.

Bien que la majorité de ces publications n’aient pas généré d’interactions significatives avec des utilisateurs authentiques, les opérateurs ont appliqué des techniques avancées pour masquer leur origine. L’utilisation de serveurs proxy pour brouiller leur localisation géographique et l’absence d’erreurs grossières dans la synchronisation des messages laissent penser à une certaine maîtrise des codes de la désinformation.

Meta n’avance aucune hypothèse sur les intentions géopolitiques de cette opération ni sur ses instigateurs. Le rapport se contente de préciser que les comptes n’ont pas atteint d’audience notable mais ont fait preuve de « discipline opérationnelle ». Aucune entité publique ou privée n’a été explicitement nommée comme responsable de cette campagne.

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