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l’arnaque qui brise des cœurs et des comptes en banque

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Lu il y a 10 minutes


Quand la notoriété devient un appât : une nouvelle escroquerie mêlant crypto, fausses promesses et usurpation d’identité touche les fans du chanteur Julien Doré. Enquête ZATAZ sur une manipulation redoutablement bien huilée.

Elle s’appelle Alexandra (identité modifiée par ZATAZ). Elle est malade, isolée, vulnérable. Elle aime Julien Doré, dont la voix, les textes et la sensibilité l’accompagnent dans son quotidien difficile. Comme des milliers d’autres fans, elle suit des pages dédiées à l’artiste sur Facebook. Un jour, elle reçoit un message : « Julien veut te parler« . Ce sera le début d’une descente aux enfers. Derrière les apparences d’un échange privilégié avec la star, se cache une escroquerie bien rôdée. Usurpation d’identité, manipulation émotionnelle, promesses de rendez-vous et de fortunes soudaines : tout est orchestré pour faire tomber la proie dans un piège psychologique et financier. ZATAZ a enquêté sur ce piège numérique où crypto, faux managers et ingénierie sociale se mêlent pour abuser de la confiance des plus fragiles.

Julien Doré, l’appât rêvé : quand la célébrité devient une arme

Tout commence par une simple interaction sur Facebook. Alexandra, comme tant d’autres, commente les publications d’un groupe de fans. Un jour, elle est contactée par un compte privé prétendant être Julien Doré. Le ton est intime, doux, presque affectueux. Très vite, la conversation bascule sur Telegram, où la victime est isolée du reste du monde numérique. Un faux profil de Julien, accompagné de plusieurs autres faux comptes (un manager, un agent, un support officiel), entretient la confusion.

Le piège se referme dès lors que l’émotion prend le dessus. Julien s’ouvre, se dit touché par sa fragilité, par sa loyauté de fan. Dans l’un de ses messages, il écrit : « Je comprends que rencontrer quelqu’un de nouveau en ligne peut être stressant… Je tiens à vous assurer que je suis authentique et sincère dans mes intentions. Je ne suis pas un escroc, et je comprends que la confiance est essentielle dans toute relation. » Il évoque une tournée, une rencontre possible, une place VIP. Le vernis craque peu à peu : on parle alors d’un « petit soutien » à une œuvre caritative, puis d’un « investissement exceptionnel » permettant à Alexandra de toucher 60 000 euros.

Elle devra envoyer 100 euros, puis 200, puis 300. À chaque étape, les messages deviennent plus insistants : « Tu peux faire un don de 100 € et plus. Je te promets de te remercier pour ta générosité lorsque nous nous rencontrerons enfin« , affirme le faux Julien. Puis, face aux hésitations de Alexandra : « Peux-tu essayer de trouver 200 € de plus pour que ce soit 500 € ? Ensuite, je paierai les 1200 € restants pour toi. » L’objectif est clair : la faire céder progressivement, par paliers, sous couvert d’une fausse promesse d’enrichissement immédiat. À chaque versement, une nouvelle excuse apparaît pour lui demander davantage.

Témoignage – Alexandra, victime
« J’ai vraiment cru que c’était lui. Il me disait qu’il avait besoin de moi, qu’on se verrait en coulisses. Il m’appelait ‘ma chère Marie’… J’ai honte, mais j’y ai cru. Je voulais tellement que ce soit vrai. »

La mécanique psychologique d’une escroquerie affective

L’arnaque est rodée. Les voleurs évitent les messages publics, passent en privé dès le premier contact, puis redirigent rapidement vers Telegram. Une fois la victime sortie de l’environnement familier de Facebook, ils peuvent opérer en toute liberté. Le faux Julien n’hésite pas à la rassurer : « Je crois en la construction d’une base de confiance et de respect, et j’espère que nous pourrons communiquer ouvertement sur toute préoccupation ou incertitude…« . Elle repose sur des leviers éprouvés : l’isolement, l’empathie, la flatterie, la confusion technique. Le faux Julien l’assure de son affection, de sa sincérité. Il « comprend sa souffrance« , se dit « lui aussi seul parfois« , et lui propose un lien privilégié. Cela s’appelle une escroquerie affective. Elle prend sa force dans la vulnérabilité de la cible.

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Mais ce n’est pas tout. Pour renforcer l’illusion, les escrocs introduisent un faux agent du management, un support officiel sur Telegram, une soi-disant campagne de dons pour un enfant malade. Chaque message est pesé, calibré, pour entretenir l’illusion. Ainsi, le faux Julien écrit : « Tu es déjà inscrite au groupe VIP, tu n’auras rien à payer pour le concert« , ou encore : « J’ai juste besoin que tu fasses ce petit sacrifice pour cet enfant malade. » Ces affirmations jouent sur la corde sensible pour désamorcer toute suspicion et maintenir l’adhésion émotionnelle. et désarmer toute méfiance. Le but est de pousser Alexandra à utiliser BitPay, Trust Wallet, à convertir ses euros en crypto-actifs, afin de rendre l’argent intraçable.

La promesse est simple : en versant 300 à 500 €, elle débloquera une fortune prétendument envoyée sur son compte. Les escrocs l’encouragent à garder le silence, même vis-à-vis de son mari. Ils l’isolent socialement et émotionnellement, la culpabilisent, et la pressent.

focus « tech »

Trust Wallet, BitPay : des outils de gestion de crypto-actifs tout à fait légitimes… utilisés ici comme des vecteurs d’opacité. Une fois l’argent converti en crypto-monnaie et transféré, il devient quasi impossible à récupérer. Les escrocs exploitent cette faille pour brouiller les pistes.

Crypto, fausses identités et ingénierie sociale : autopsie d’une fraude moderne

Ce que révèle cette affaire, c’est la modernité du dispositif. Il conjugue les classiques de la fraude sentimentale à la sophistication de la cyber-escroquerie. L’usurpation d’identité est parfaitement huilée : photos, voix, messages « transférés », même des vidéos officielles sont utilisées pour rassurer. Les faux comptes sont nombreux et synchronisés.

Mais surtout, l’ingénierie sociale est omniprésente. Elle s’adapte aux réponses de la victime (aidée par l’IA). Elle la pousse à livrer des données personnelles (banque, nationalité, profession), à se conformer à des instructions techniques. Elle exploite les plateformes de messagerie cryptée comme Telegram, où l’illusion d’un contact privé renforce la manipulation.

La honte et la peur ne doivent pas être dans le reflet du miroir que vous regardez. Alertez les autres, c’est les protéger !

Alexandra finira par perdre plus de 860 euros. Elle commence par envoyer 100 €, convaincue par un discours touchant sur une place VIP. Puis viennent 200 € pour débloquer une promesse de gain, suivis de 300 € sous pression de « ne pas perdre l’investissement« . Elle doute, demande : « Tu peux me jurer que c’est vraiment 60 000 € ? » mais on lui répond : « Je jure et je te promets, Alexandra…« . L’engrenage se referme malgré ses hésitations, et à chaque fois, une justification émotionnelle ou technique lui est servie pour justifier un nouveau versement. Elle n’aura ni billet, ni rencontre, ni retour sur investissement. Juste des captures d’écran, des regrets, et la honte de s’être fait avoir. Mais son témoignage, recueilli par ZATAZ, éclaire cette face sombre du numérique où l’humain, au cœur de la technologie, devient lui-même l’arme du crime.

Cette affaire, révélée par ZATAZ, illustre une tendance inquiétante : la cybercriminalité émotionnelle, où les sentiments deviennent la faille de sécurité. Les escrocs ne piratent plus les comptes, ils piratent les cœurs. Ce n’est pas Julien Doré le coupable, mais c’est bien son image qui est exploitée comme levier d’attaque. Face à ces escroqueries hybrides, la vigilance émotionnelle devient une compétence numérique essentielle. N’ayez pas honte de douter. Et surtout, ne restez pas seul(e).

La honte et la peur ne doivent pas être dans le reflet du miroir que vous regardez.

L’artiste a été contacté par ZATAZ.

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