Le conflit en cours dans la République démocratique orientale du Congo (RDC) a récemment connu une escalade majeure de la violence lorsque le groupe rebelle du Mouvement du 23 mars (M23) aurait saisi Goma – la plus grande ville de la région.
L’attaque contre la ville a entraîné la mort d’au moins 13 membres de la South African National Defence Force (SANDF) qui faisaient partie du déploiement de la SADC en RDC (Samidrc) ainsi que de la mission de stabilisation de l’organisation des Nations Unies dans la RDC ( Monusco) (voir ici et ici). La condamnation internationale a suivi, avec Tristessele Conseil de la paix et de la sécurité de l’Union africaineet le Conseil de sécurité des Nations Unies (USC) tenue des réunions d’urgence sur la situation.
Ce qui a également suivi depuis, ce sont des questions concernant le statut même de Samidrc. Bien que certains affirment que le déploiement est une mission de maintien de la paix, d’autres mettent en évidence ses objectifs d’application de la paix.
Entretien de la paix contre l’application de la paix?
Les missions de maintien de la paix sont traditionnellement associées aux déploiements de l’ONU, bien qu’aujourd’hui ils soient largement utilisés par une variété d’autres organisations internationales. Le maintien de la paix tourne autour de trois principes prédominants: le consentement, l’impartialité et la non-utilisation de la force. Les forces de maintien de la paix fonctionnent avec le consentement des parties à un conflit. Les soldats de la paix sont des acteurs impartiaux et ne s’engagent pas dans des opérations offensives contre aucune des parties à un conflit. Enfin, les forces de maintien de la paix n’utilisent généralement pas la force militaire, à l’exception de la protection de leur mandat, de l’autodéfense et de la défense des civils sous un préjudice imminent.
D’un autre côté, les opérations d’application de la paix sont beaucoup plus robustes. Ils ne nécessitent généralement pas le consentement des parties au conflit autre que l’état hôte dans lequel ils opèrent. Si de telles opérations d’application sont autorisées par le Conseil de sécurité des Nations Unies, même le consentement de l’État cible n’est pas requis – en particulier lorsque le Conseil de sécurité des Nations Unies exerce si les pouvoirs d’application du chapitre VII de la Charte des Nations Unies. En outre, les opérations d’application de la paix ont généralement un mandat beaucoup plus coercitif permettant aux opérations offensives d’engager directement les parties conflictuelles.
Samidrc comme opération d’application de la paix
Samidrc était le premier déployé à la RDC le 15 décembre 2023. La décision de déployer la force a été prise le 8 mai de la même année à la Sommet extraordinaire des chefs d’État et du gouvernement Lorsqu’il a «approuvé le déploiement d’une force SADC dans le cadre de la force de secours de la SADC en tant que réponse régionale à l’appui de la RDC pour restaurer la paix et la sécurité dans la RDC orientale». Le déploiement de la force de secours de la SADC est prévu en vertu de la loi sur les traités de la SAD – notamment le Protocole sur la politique de la politique, de la défense et de la sécurité (le protocole) et le Pacte de défense mutuelle SADC. Le protocole de la SADC est le principal instrument permettant le déploiement des opérations militaires de la SADC et établit les organes et procédures SADC concernés pour le déploiement. Dans le cadre du pacte de défense mutuelle, la SADC peut également déployer des troupes aidant l’un de ses États membres qui a été victime d’une attaque armée – conçoit largement comme une codification régionale du droit de légitime défense collective en droit international.
Bien que le déploiement Samidrc soit dans la RDC avec le consentement du gouvernement de la RDC, sa base juridique semble avoir été officiellement invoquée avec le droit de légitime défense collective pour aider le gouvernement de la RDC. Le 23 mars 2024 dans un réunion extraordinaire De l’orgue SADC et de la troïka dans le contexte de la situation dans la RDC, le sommet a réitéré son engagement exprimé dans le pacte de défense mutuelle SADC selon laquelle «une attaque armée contre l’un sera considérée comme une menace pour la paix et la sécurité régionales». La déclaration dans ce communiqué est exceptionnelle et confirme que la SADC considère Samidrc en principe en principe une réponse à une attaque armée externe contre un état de la SADC (la RDC). Contrairement au déploiement de SADC au Mozambique en 2021, aucune base juridique de ce type n’a été transmise.
Le fait que la SADC a formellement invoqué Le pacte de défense mutuelle dans le contexte de la RDC suggère que le déploiement n’est pas seulement censé être une application de la paix, mais c’est un exercice du droit du bloc de légitime défense collective en vertu du droit international. Cela suggère à son tour que la SADC interprète qu’il peut recourir à la légitime défense contre le M23 en tant qu’acteur non étatique (qui lui-même reste controversé en vertu du droit international) ou que le M23 est soutenu par le Rwanda (ce qu’il en dans un seul) communiqué en juillet 2023 appelé «agresseurs étrangers»). Au moins et légalement, il est impossible d’assimiler un tel déploiement dans l’exercice de la légitime défense collective à une mission de maintien de la paix.
Le fait que Samidrc ne soit en effet pas une mission de maintien de la paix est également confirmé par le libellé même de l’accord sur le statut des forces, ce qui indique que le déploiement est en vertu du protocole et du pacte de défense mutuelle SADC. Bien qu’il indique à tort que le Samidrc est également déployé conformément à l’article 4 (h) de la loi sur la constitutive de l’Union africaine et à l’article 42 de la Charte des Nations Unies, car ni l’Union africaine ni le Conseil de sécurité de l’ONU n’ont autorisé le déploiement, les références à ces et autres et à d’autres Les dispositions indiquent, au moins, une opération d’application de la paix.
Enfin, l’accord sur le statut des forces décrit également le mandat Samidrc, qui comprend entre autres la tâche de soutenir la RDC à «neutraliser les forces négatives et les groupes armés» dans la RDC orientale et à restaurer et à maintenir la paix et la sécurité. Ces tâches ne peuvent être considérées que comme un mandat qui permet à Samidrc de s’engager dans des opérations coercitives, à peine conciliables avec toute mission de maintien de la paix.
Écrit par le Dr Marko Svicevic et le professeur Martha M. Bradley.