13 milliards d’euros : c’est le montant total des fonds levés par les start-up françaises d’intelligence artificielle depuis leur création, dont près de 2 milliards d’euros en 2024. Des chiffres tirés de la dernière cartographie des jeunes pousses de l’IA, publiée ce 28 janvier par l’association France Digitale avec le soutien de Au-dessus Ventures et réalisée au dernier trimestre 2024.
Près d’une start-up sur deux s’appuie sur des outils d’IA générative
Près d’une start-up sur deux s’appuie sur des outils d’IA générative
L’étude définit comme “start-up de l’IA” toute démarrer employant deux personnes minimum, mettant au point “un produit qui est basé sur, intègre ou sert au développement des technologies d’intelligence artificielle”. En France, elles sont au nombre de 751, soit 27% de plus que lors de la précédente édition, publiée début 2023. Près de la moitié (43%) des start-up développent des solutions d’IA Générativeen s’appuyant notamment sur des modèles de fondation (15%), des techniques de RAG (15%) ou sur des approches de fine-tuning (13%). 28% des start-up recensées utilisent des outils de apprentissage automatique et 20% des technologies de deep learning.
Le secteur de la santé est le plus représenté, avec 13% des start-up dans l’IA déployant leurs solutions dans cette branche. “C’est un domaine où, en France, nous avons de l’avance, avec de très belles entreprises pour lesquelles le sujet principal est l’accès au marché”souligne Maya Noël, directrice générale de France Digitale. C’est par exemple le cas de Gleamer, qui déploie une solution de détection automatisée des fracturesou d’Owkinqui tente de trouver un traitement adapté pour chaque patient. Viennent ensuite les produits ou services de développement logiciel (9%) et les secteurs de la data et du nuage (8%).
Une commande importante de grands groupes français
Une commande importante de grands groupes français
65% de ces start-up ont levé des fonds, notamment en série A, et 24 d’entre elles sont parvenues à boucler des tours de table supérieurs à 100 millions d’euros, soit 2,5 fois plus qu’en 2023. Près d’un tiers (32%) des start-up sont déjà rentables, et 54% pensent l’être d’ici à fin 2027. Les grands groupes sont les principaux clients des start-up d’IA (35%), suivis par les ETI (22%) et PME (13%). “Quelques beaux noms français sont ressortis, à l’instar de BouyguesEngie, le groupe La PosteRenault, Safran, L’Oréal… Le secteur est assez porté par la commande de ces grands groupes aujourd’hui”poursuit Maya Noël.
La dynamique dans le financement se ressent aussi sur l’emploi dans les start-up d’IA : actuellement, ces sociétés comptent 36 000 salariés, et 92% d’entre elles prévoient de recruter dans les 12 prochains mois. Le recrutement est néanmoins considéré comme l’un des défis les plus importants à relever pour de nombreuses start-up. “Nous avons un terrain de talents assez extraordinaire, permettant d’amorcer des entreprises très qualitativesexplique la directrice générale de France Digitale. Même si nous avons ces talents, cela reste compliqué de continuer à recruter des profils pour faire grandir ces entreprises. Derrière, ce qui va compter, c’est la rapidité de diffusion et d’accès au marché.”
Des problématiques d’accès à la donnée et de fiabilité des résultats
Des problématiques d’accès à la donnée et de fiabilité des résultats
Pour 24% des start-up interrogées, la principale problématique est celle de l’accès à la donnée. Les sociétés mettent aussi en avant les questions relatives à la fiabilité des résultats, et dans une moindre mesure l’accès à la puissance de calcul et à la consommation énergétique. “Nos entreprises font face à une très forte concurrence internationaleconfie Agata Hidalgo, responsable des affaires publiques chez France Digitale. Or la bonne nouvelle, c’est que 6 start-up sur 10 réalisent une partie de leur chiffre d’affaires à l’international, au-delà des frontières européennes”.