Aplix, spécialiste des bandes auto-agrippantes, va fermer son usine de Pontchâteau, en Loire-Atlantique. Ce site, qui emploie 55 des 388 salariés d’Aplix, fabrique des fermetures stretch pour couches-culottes bébés et du fil pour métiers à tisser ou à tricoter. Une partie de l’activité de Pontchâteau sera regroupée sur le site du Cellier, près de Nantes, siège et principale usine du groupe. 30 postes y seront proposés. La migration commencera au deuxième trimestre pour s’achever fin 2025.
Aplix explique qu’il a vu, depuis 2020, ses ventes diminuer sur le marché de l’hygiène, sous l’effet d’une concurrence étrangère «de plus en plus sévère». Le chiffre d’affaires «hygiène» a ainsi perdu près de 30 millions d’euros entre 2016 et 2023. Et en France, le chiffre d’affaires d’Aplix est globalement passé de 97,5 à 77,3 millions d’euros. Dans le même temps, la rentabilité s’est détériorée. «Le développement des marchés industrie et automobile n’a permis de compenser que partiellement la dégradation du marché de l’hygiène», explique Sandrine Pelletier, PDG du groupe, citant d’autres conditions adverses dont le Covid, la hausse des matières premières et de l’énergie et les difficultés de recrutement.
On consomme moins de couches
Qui plus est, après la pandémie, des surcapacités importantes de produits non-tissés sont apparues, notamment en Turquie et du Moyen-Orient où des productions de produits stretch à bas coût se sont mises en place. Parallèlement, le marché des couches-culottes, longtemps en croissance, régresse significativement depuis plusieurs années. En cause : la baisse des naissances, et l’inflation incitant les consommateurs à diminuer le nombre de couches quotidiennes. Dès lors, les fabricants de couches-culottes ont cherché à baisser leurs coûts et Aplix a dû réduire ses marges.
«Les pertes se sont accélérées au second semestre 2024 et les prévisions pour 2025 sont très faibles», fait savoir l’entreprise. «Ce contexte défavorable et l’absence de toute perspective d’évolution positive de ce marché du stretch ne permettent plus d’envisager un retour à la rentabilité du site de Pontchâteau, et représentent un risque pour la pérennité d’Aplix», poursuit Sandrine Pelletier. Le regroupement des activités doit donc permettre de réduire les frais de structure et d’utiliser les surfaces industrielles disponibles au Cellier où 17 millions d’euros ont été investis en 2019 et 2020 tandis que de nouvelles technologies d’auto-agrippant ont été développées pour aborder d’autres marchés. Ainsi, selon la dirigeante, «le chiffre d’affaires (196 millions d’euros en 2024) devrait rester stable en 2025 et croître de 4% en 2026 et 2027».