On le sait aujourd’hui : le télésuivi des personnes atteintes de pathologies cardiaques réduit les hospitalisations et les décès. Pourtant, cette pratique est encore peu répandue. Aujourd’hui en France, sur les 500 000 personnes susceptibles de bénéficier d’une télésurveillance de dernière génération, seul moins d’un patient sur trois est effectivement télésuivi. C’est le constat dressé par la start-up Implicite qui a développé une plateforme unique de télésuivi pour l’ensemble des fabricants de prothèses cardiaques implantables du marché.
« Nous proposons deux offres de télésurveillance médicale des patients en insuffisance cardiaque : une offre pour les patients porteurs de prothèses cardiaques implantes et pour ceux qui sont implantés ou non grâce à un dispositif médical qui inclut le suivi de certains paramètres, associé à un système d’alerte en cas de dépassement de certains seuils« , détaille Marion Cassiau, head of corporate development, interrogée par L’Usine Digitale.
100 000 patients dont la moitié en France
100 000 patients dont la moitié en France
La technologie de la medtech – reposant sur un système d’apprentissage automatique – a déjà su convaincre plus de 250 centres médicaux et équipe plus de 100 000 patients (dont 55 000 en France). Les équipes de l’Institut Mutualiste Montsouris (IMM) figurent parmi ses utilisateurs
Depuis sa création en 2017, Implicity a fait évoluer son business model grâce à l’obtention du remboursement de son dispositif par l’Assurance maladie. « Nous avons donc transitionné vers un modèle BtoB où les hôpitaux nous rémunéraient sur la base d’une valeur de productivité médicale qu’on leur apportait à un modèle de remboursement dans lequel c’est l’Assurance maladie qui nous paye directement« , explique Marion Cassiau.
Les prouesses d’Implicity reconnues par la HAS
Les prouesses d’Implicity reconnues par la HAS
Dernière actualité en date : Implicity a reçu un avis favorable de la Haute autorité de santé (HAS) pour inscription en nom de marque. Ce processus permet à un dispositif médical d’être reconnu individuellement pour son remboursement par l’Assurance maladie, au lieu d’être intégré dans une catégorie générique. Cette démarche s’applique lorsque le produit ne correspond à aucune ligne générique déjà inscrite ou lorsqu’il apporte une amélioration notable de la prestation médicale. Il s’agit du second cas pour Implicity.
« Cela peut permettre d’obtenir un tarif plus avantageux, mais ce n’est pas le cas pour nous parce que nous étions déjà au meilleur tarif en ligne génériquedétaille la head of corporate development. Cela permet d’asseoir notre crédibilité et d’être reconnu en tant que nouveau standard de soin et le meilleur. » Cet intérêt se traduit par des gains cliniques et organisationnels pour les patients porteurs de défibrillateurs, et par des gains organisationnels pour les patients porteurs de pacemakers.
Parmi les études retenues dans l’évaluation de la HAS, c’est l’étude « EVIDENCE-RM », publiée en 2023, qui rapporte une réduction significative de tous les critères étudiés. « Pour le groupe utilisant la plateforme universelle Implicity, on a pu constater une réduction significative de la mortalité toutes causes (-26% à un an), du nombre et de la durée d’hospitalisations par rapport à la télésurveillance dite ‘conventionnelle » (c’est-à-dire utilisant les plateformes propres à chaque fabricant de défibrillateurs)« , raconte le professeur Eloi Marijon, cardiologue à l’Hôpital Européen Georges Pompidou, co-auteur de l’étude.
L’IA générative manque de robustesse pour les projets d’Implicity
L’IA générative manque de robustesse pour les projets d’Implicity
Pour continuer d’innover et de conquérir notamment les Etats-Unis, Implicity compte sur son équipe « Data et IA », pilotée par Issam Ibnouhsein. « Lorsque je suis arrivé en 2021, nous étions quatre. Désormais, nous sommes 12 : il y a un data product manager, trois data engineers, un machine learning engineer ainsi que des data scientists plus ou moins orientés vers la recherche« , indique-t-il. Sur la partie R&D, Implicity souhaite « améliorer davantage la performance et affiner encore plus les algorithmes » grâce à la masse de données qui ne cesse de croître avec l’arrivée de nouveaux utilisateurs.
En revanche, l’intelligence artificielle générative n’est pas au coeur de sa feuille de route. « Nous avons exploré cette technologie : pour l’instant, elle est beaucoup utilisée sur des cas d’usage liés à notre productivité. Par exemple, les équipes en interne demandent souvent des extractions de données afin de démarrer un projet. Grâce à l’IA générative, nous pourrons complètement automatiser cette tâche« , détaille Issam Ibnouhsein. Puis, il ajoute « nous ne somme pas encore à des niveaux de robustesse suffisant par rapport à nos propres cas d’usage« .