Dès 28°C, les travailleurs ayant une activité physique encourent un risque, estime l’INRS, l’organisme de référence pour la santé au travail. Philippe Million, le dirigeant d’Everest Isolation – une PME du Vaucluse chargée d’isoler des combles où la température dépasse facilement les 40°C –, leur propose des gilets rafraîchissants depuis 2016.
Ce type d’équipement pourrait se multiplier avec la montée en intensité et en fréquence des épisodes caniculaires.
«Si les aciéries, raffineries et centrales nucléaires sont nos secteurs cible, le monde agricole est une nouvelle clientèle pour nous, avec tous ceux qui travaillent en extérieur ou sous serre», illustre Bertrand Bourgeois. Le directeur de CryoInnov «anticipe des achats» pour son gilet CryoVest, dont la technologique de froid unique permet au corps de se réguler à 37°C pendant des heures. «Il y a une prise de conscience du risque chaleur, même si notre gilet est encore trop vu comme un dispositif de confort et non de sécurité, alors qu’il est classé EPI de catégorie 1 pour son effet réfrigérant, poursuit le dirigeant. Pour que le marché décolle, il faudrait une vraie réglementation en France, comme elle existe aux États-Unis.»
En attendant, l’innovation dans le textile thermorégulateur se poursuit. Trois projets sont en cours chez Techtera, le pôle de compétitivité de la filière. Celui piloté par la PME lyonnaise Clim8 porte sur un vêtement refroidissant pour les militaires, qui devrait déboucher sur des applications civiles. Un autre a été lancé à la demande de la Fédération française du bâtiment pour les travailleurs des chantiers. Preuve qu’il y a des besoins… et un marché à conquérir.
Vous lisez un article de L’Usine Nouvelle 3736 – Novembre 2024
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