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Le Coq Sportif est placé en redressement judiciaire, les syndicats s’organisent

Service Com'
Lu il y a 4 minutes



«Le Coq Sportif fait actuellement face à des tensions financières significatives, notamment en termes de trésorerie […] En vue de sécuriser les financements nécessaires à la poursuite de ses activités, la société a mandaté une banque d’affaires pour l’assister dans la recherche de solutions de financement adaptées», peut-on y lire.


Des prêts multiples


La situation n’est pas nouvelle. En 2023, l’entreprise accusait une perte de plus de 28 millions d’euros. Au premier semestre 2024, le résultat net était toujours dans le négatif, à 18 millions d’euros. Pourtant, la société avait pu faire un énorme coup de com’ lors des JO de Paris 2024, en équipant la quasi-totalité des athlètes de la délégation française, une opération qui a nécessité la production de 1,5 million de pièces. Le 30 septembre dernier, Airesis indiquait, par voie de communiqué que «les importants investissements en marketing et les coûts de vente ont fortement impacté le résultat opérationnel», mais que «Le Coq Sportif prévoit de maintenir l’élan acquis grâce aux Jeux Olympiques».


Néanmoins, il faut dire que la livraison des tenues des JO n’a pas été chose aisée et a nécessité beaucoup d’aides financières. 10 millions d’euros de prêts garantis par l’Etat en 2023, 12,5 millions de prêt obtenu en juillet via Bpifrance, et un autre prêt de 5,9 millions accordé par le comité d’organisation des JO. «Nous savions qu’ils étaient en difficulté depuis un petit bout de temps, raconte Christophe Latrasse, représentant de la CGT dans l’Aube. Mais ils ont touché des fonds publics, et nous aimerions bien savoir ce qu’ils ont fait avec cet argent !»


Pas de syndicat représentatif


Le siège social de la marque de vêtements sportifs est situé à Romilly-sur-Seine (Aube), où elle dispose d’une usine de fabrication où travaillent quelque 140 salariés, parmi les 330 que compte le groupe au total. Dans un communiqué d’Airesis, la direction dit vouloir «protéger ses 330 employés et les centaines d’emplois indirects» par le biais du redressement judiciaire. Si pour l’heure, ces employés ne se sont pas exprimés publiquement, n’ayant pas de représentant syndical selon la CGT, cette dernière travaille en intersyndicale avec la CFDT locale et tracte auprès des salariés du site de Romilly-sur-Seine.


Au niveau national, la fédération de l’habillement de la CGT proteste contre l’octroi «d’autant d’argent public alors que la marque d’exploitation est logée dans une holding financière suisse et non en France». Dans le même communiqué, le syndicat propose «que le tribunal de commerce exige de la part des actionnaires helvétiques Airesis un audit financier sur l’utilisation de cet argent».


La situation du Coq Sportif fait écho à celle de l’industrie en France, alors que la marque était devenue un symbole de la relocalisation, ayant rapatrié en 2012 une partie de sa production à Romilly-sur-Seine, ancien territoire de la bonneterie. La marque avait même réussi à relocaliser sa production de baskets, un exploit très rare.


 



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