Le groupe pharmaceutique suédo-britannique cherche par tous les moyens à avancer dans la recherche. Et l’un de ses alliés en la matière n’est autre que la technologie. AstraZeneca multiplie les partenariats avec des entreprises de toute taille pour accéder aux dernières innovations et intégrer des technos comme l’intelligence artificielle. Preuve en est avec Owkin, avec qui le groupe prévoit de lancer une solution capable de détecter les mutations gBRCA directement à partir de lames de pathologie numérisées H&E.
La solution baptisée gBRCA Pre-Screen s’appuie notamment sur le réservoir de données d’Owkin – plus de 6500 images de lames entières issues de résections et de biopsies d’environ 2 000 patientes, dont près de 50% sont porteuses de la mutation gBRCA – et ses algorithmes d’intelligence artificielle. L’outil promet d’améliorer l’identification des mutations gBRCA et, in fine, élargir l’accès à des traitements pour les patientes atteintes de cancer du sein.
rendre les tests plus accessibles
rendre les tests plus accessibles
Thomas Clozel, directeur général d’Owkin, souligne que « durant ce mois de sensibilisation au cancer du sein, il est particulièrement important de souligner comment, en rationalisant le processus de diagnostic pour déterminer le statut de la mutation BRCA, nous pouvons élargir l’accès aux tests BRCA et identifier plus rapidement davantage de patients gBRCAm ». Le travail mené avec AstraZeneca doit aider à produire les meilleures preuves médicales possibles en multipliant les études cliniques, en rendant les tests génétiques plus accessibles et plus précis.
Le test BRCA est crucial pour détecter les mutations des gènes BRCA1 et BRCA2 et permet d’évaluer le risque de développement des cancers héréditaires comme ceux du sein et de l’ovaire. Connaître le statut BRCA des patientes atteintes de ce type de cancer est donc essentiel pour évaluer les risques familiaux et orienter vers des options thérapeutiques.
Identifier en moins d’une heure un patient à risque
Identifier en moins d’une heure un patient à risque
Kristina Rodnikova, responsable du diagnostic commercial au niveau mondial dans le domaine de l’oncologie chez AstraZeneca, rappelle qu’« en moyenne, une femme présentant une mutation du gène BRCA1 ou BRCA2 a jusqu’à 7 chances sur 10 de se voir diagnostiquer un cancer du sein avant l’âge de 80 ans ». Partant de ce constat, les deux entreprises veulent accélérer le travail d’identification qui peut prendre jusqu’à plusieurs mois aujourd’hui. Avec la solution, il serait donc possible – en moins d’une heure – d’identifier un patient présentant un risque élevé d’être porteur d’une mutation gBRCA.
Ainsi, en généralisant l’accès à ce test par un déploiement systématique, Owkin et AstraZeneca espèrent « identifier des milliers de patientes supplémentaires atteintes d’un cancer du sein précoce gBRCAm HR-positif en France, en Allemagne, en Italieen Espagne et au Royaume-Uni d’ici 2030″. La solution est actuellement en cours de développement et de validation.
Une pépite franco-américaine qui a la cote
Une pépite franco-américaine qui a la cote
Fondé en 2016 par Thomas Clozel, médecin de recherche clinique et ancien professeur adjoint en onco-hématologie clinique, et Gilles Wainrib, pionnier dans le domaine du ML appliqué à la biologie, la start-up a levé plus de 300 millions de dollars à date. Elle a par ailleurs obtenu le qualificatif de licorne en novembre 2021 grâce à un investissement de 180 millions de dollars de Sanofi. Présente des deux côtés de l’Atlantique – à New York et à Paris – la société a décidé de se concentrer sur le développement de l’IA appliquée à la découverte et au développement de thérapies de précision.
Elle travaille déjà avec d’autres entreprises – incluant AWS – et plusieurs centres de recherche et de traitement afin d’accélérer sur le sujet. Via le consortium français PortrAIt, elle coopère notamment avec le centre Gustave Roussy et le Centre Léon Bérard. La start-up a également reconduit son partenariat avec l’AP-HP pour cinq ans. « Ce renouvellement stratégique vise à poursuivre l’usage de l’IA dans la recherche médicale et le traitement des patients, notamment en oncologie, puis en immunologie et cardiologie, en s’appuyant sur les données de santé », précise Owkin.