Elle est israélienne, s’est installée à New York, et est à l’origine d’un environnement de développement intégré (IDE) destiné à cartographier le système immunitaire, notamment à l’aide de l’intelligence artificielle. La start-up Immunai a parcouru du chemin depuis sa création en 2018 puisqu’elle vient de décrocher un contrat de taille avec AstraZeneca – soit 18 millions de dollars – pour que le groupe pharmaceutique suédo-britannique puisse exploiter sa solution afin de rendre certains essais de médicaments contre le cancer plus efficaces.
Fondée en 2018, Immunai est ce que l’on qualifie de biotech : spécialisée dans la cartographie et la reprogrammation du système immunitaire à l’aide de la génomique à cellule unique et de machine learning, elle travaille au développement de thérapies immunomodulatrices pour des maladies variées, notamment les cancers et les troubles auto-immuns?. La génomique unicellulaire est une technique permettant de comprendre la composition génétique des cellules individuelles. Ses fondateurs – Noam Solomon et Luis Voloch – sont tous deux des anciens de Harvard et du MIT où ils se sont concentrés sur l’apprentissage du machine learning.
Un travail tourné vers la prise de décision clinique
Un travail tourné vers la prise de décision clinique
Dans le cadre de ce contrat, AstraZeneca cherche à améliorer la prise de décision clinique, incluant la sélection des doses et l’identification des biomarqueurs à l’aide de la plateforme mise à disposition par Immunai. Cela lui permettra également de mieux comprendre quels sont les mécanismes d’action des immunothérapies, comme le précise Iker Huerga, responsable scientifique des données de la R&D en oncologie d’AstraZeneca.
Parmi les problèmes identifiés dans le secteur, l’un porte sur L’absence de biomarqueurs robustes qui rend difficile la prédiction de la réponse au traitement ou la stratification des patients. Au-delà de cette problématique, il est notoirement connu que les essais cliniques sont coûteux – le coût moyen de développement d’un nouveau médicament étant supérieur à 1 milliard de dollars – et long. En s’associant à des start-up comme Immunai, le groupe pharmaceutique espère réduire à la fois la durée du processus et faire baisser les coûts liés.
AstraZeneca prêt à dépenser pour accéder aux dernières technologies
AstraZeneca prêt à dépenser pour accéder aux dernières technologies
Le laboratoire pharmaceutique n’en est par ailleurs pas à son coup d’essai. L’année dernière, déjà, il concluait un contrat avec la société américaine Absci de 247 millions de dollars pour concevoir un anticorps qui lutterait contre le cancer à partir de la plateforme Integrated Drug Creation d’Absci. L’accord comprend un engagement initial, un financement de la R&D et des paiements d’étape, en plus des redevances sur les ventes de produits.
En parallèle, la firme suédo-britannique a avoir conclu un accord définitif pour acquérir la biotech française Amolyt Pharmaspécialisée dans les maladies endocriniennes rares en mars dernier. Le montant cumulé de l’acquisition pourrait atteindre 1,05 milliard de dollars (960 millions d’euros), une somme relativement rare pour une start-up de la French Tech.
Le secteur de la santé s’aventure dans l’IA
Le secteur de la santé s’aventure dans l’IA
L’adoption de l’intelligence artificielle dans le domaine de la santé en France, et plus largement en Europe est en pleine expansion, soutenue par divers développements réglementaires et technologiques. La pandémie de Covid-19 a agi comme un catalyseur, montrant l’urgence de s’emparer des nouvelles technologies et de les associer au travail de secteurs tout aussi techniques.
L’UE a mis en place certaines mesures pour mieux intégrer le numérique dans la santé : en avril dernier, les eurodéputés ont ainsi entériné la création d’un espace européen des données de santédont les objectifs sont de favoriser l’accès par les citoyens à leurs données de santé et l’accélération de l’usage secondaire de ces données. Le règlement renforce et harmonise par ailleurs au niveau européen certains droits, tels que le droit d’accès, le droit d’opposition au traitement des données de santé…, en complément du RGPD.