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A Bobigny, VADF réussit à fabriquer du prêt-à-porter français à bas prix

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Lu il y a 5 minutes



Made in Seine-Saint-Denis. À 15 minutes à pied du terminus de la ligne 5 du métro parisien, côté Bobigny, se niche un atelier textile de 3000 mètres carrés, baptisé TM Confection. À son entrée, des ouvriers effectuent des travaux de rénovation. «Il y a trois mois, on n’avait pas encore de deuxième étage», glisse Baptiste Vallet, co-fondateur de Vêtements accessoires de France (VADF), pointant du doigt une mezzanine où se trouvent les bureaux et le showroom de l’atelier.


Une opportunité née lors de la pandémie


Baptiste Vallet et Renaud Fert, l’autre co-fondateur de VADF, se sont rencontrés au sein des ateliers d’ennoblissement textile Durand, tenus par Michel Fert, le père du second, qui dirige aujourd’hui TM Confection. Plusieurs des quelque 80 artisans actuels de VADF émanent par ailleurs de ces ateliers-là. «Nous travaillions pour des marques comme Louis Vuitton, Balenciaga, ou encore Swarovski», explique Baptiste Vallet.


En 2020, lorsque vient le covid, les entreprises du textile sont sommées par le gouvernement français de fabriquer des masques. Ce à quoi s’attelle l’atelier TM Confection. «Nous fabriquions 350000 masques non-tissés (les fameux masques bec de canard, ndlr) par jour, grâce à des investissements dans des machines, se rappelle l’ancien commercial. Mais quand le masque chinois est arrivé, la demande a dégringolé.»


« Une marque basique »


Sentant une «atmosphère qui tend vers le Made in France», les deux associés décident de se tourner vers le vêtement publicitaire personnalisable et lancent VADF. « Nous avons mis deux ans à obtenir une marge, explique Renaud Fert. Mais aujourd’hui, nous avons 2 millions d’euros de chiffre d’affaires et 90 références dans notre catalogue


Poussés par cette croissance économique, les fondateurs décident de lancer Navir, une «marque familiale basique pour les particuliers». Basique paraît être le mot adéquat, à première vue, pour décrire le t-shirt gris à col épais que nous tend Baptiste Vallet. Sauf que, le t-shirt en question coûte 19 euros, du jamais vu pour un vêtement fabriqué dans l’Hexagone, comme l’indique un discret drapeau tricolore sur le col et leur label Origine France Garantie. «On nous a déjà comparé à un Uniqlo à la française», sourit Renaud Fert. La marque compte également des sweaters à 35€.


Le B2B finance le B2C


Le secret des fondateurs pour proposer des prix comparables à la fast-fashion ? «Si les produits ne se vendent pas auprès des particuliers, nous les vendons aux entreprises grâce à VADF, raconte Baptiste Vallet. Et puis, nous réduisons les intermédiaires puisque nous avons monté la marque directement au sein de l’atelier de production.»


Le dit atelier est très diversifié, ce qui fait sa force économique, même si les fondateurs assurent qu’ils ne produisent qu’à «10% de la capacité totale». On y retrouve par exemple du jean, que l’atelier produit pour la marque 1083. À côté d’une machine de découpe, Fabien s’occupe de positionner la machine. «Je travaille ici depuis 1985», révèle-t-il, tout sourire. Il faut dire que des compétences pointues sont nécessaires en la matière. «Dans un jean, il y a une quinzaine de pièces, autant de machines et 7 ou 8 étapes», prévient Baptiste Vallet.


L’atelier compte également une partie casquette, «l’un des deux ateliers en France» selon le co-fondateur, un atelier chemise, et un grand local de broderie. Baptiste Vallet vante par ailleurs «l’un des ateliers les plus automatisés d’Europe», mais reconnaît que le plus important, ce sont les artisans. «Avoir la main, c’est très important. Comme les écoles de mécanique textile n’existent plus, nous avons de la chance d’être dans un bassin d’emploi comme la Seine-Saint-Denis». 9-3 un jour, 9-3 toujours.



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