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En 2023, le marché du recyclage affecté par le ralentissement économique

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Lu il y a 5 minutes



«Nous sommes 100% made in France 100% non délocalisables», a réaffirmé François Excoffier, président de Federec en préambule, comme pour rappeler aux autorités la nécessité de protéger les activités des entreprises du recyclage et du réemploi. Et la profession rappelle qu’elle évite 23 millions de tonnes de CO2 grâce au recyclage, soit 3,7% de l’empreinte carbone de la France. Au total, 39 millions de tonnes de matières premières issues du recyclage ont été produites et vendues.


Une activité à la peine et des investissements en hausse


«L’année 2023 a été correcte, mais nous sommes rentrés dans une période inflationniste avec des taux d’intérêt en hausse, ce qui explique le petit fléchissement du secteur» indique le président de la fédération. Le recul du chiffre d’affaires est de moins 4,9% à 11,03 milliards d’euros. Pourtant, preuve du dynamisme du secteur, les investissements ont progressé de 12% pour un tassement de l’activité, soit 734 millions d’euros qui représentent 7% du chiffre d’affaires. Toutefois, selon les secteurs, des disparités apparaissent. Globalement la collecte a reculé de 3% et s’établit à 32 millions de tonnes (hors déchets inertes du BTP).


Les métaux ferreux qui représentent un tiers du poids de la collecte sont en hausse de 4% et continuent sur un pente descendante, tout comme les papiers-cartons (-5%), les biodéchets (-3,9%) et le verre ménager (-2%). Par contre, les métaux ferreux sont en hausse (+2,5%) tout comme les textiles (+3%) et le bois (+1%). Pour 2024, le recul pourrait atteindre 25% en chiffre d’affaires et en volumes. Et l’incertitude plane sur 2025.


La féminisation à la peine


En termes d’emploi, malgré la conjoncture, le monde du recyclage a embauché. Les effectifs progressent très légèrement (+0,3%). Certes, «mais pour une activité en baisse c’est remarquable !» se réjouit Serge Ponton, président de la commission sociale et formation. Une profession qui reste très largement masculine avec même un baisse d’un point de la part des femmes dans les professions du recyclage et du réemploi. Elles représentaient 23% des effectifs en 2023. «Nous travaillons sur la féminisation, mais essentiellement sur des postes de cadres et administratifs, reconnait Serge Ponton. Le recyclage reste surtout un métier d’hommes.»


Méfiance envers les nouvelles REP


En dehors des résultats, Federec a profité d’un public nombreux pour envoyer quelques messages bien habituels. Le président de Federec a rappelé que la Fédération «condamnait l’exportation de déchets mais soutenait l’exportation de matières issues du recyclage». Une nuance qu’il n’est pas inutile de rappeler. De même, Federec se dit favorable aux REP (responsabilité élargie du producteur), mais pas n‘importe lesquelles et n’importe comment. D’où une certaine opposition toujours bien présente envers les REP des VHU (véhicules hors d’usage) et du BTP. François Excoffier a réaffirmé que «celui qui travaille doit être propriétaire de la matière», en faisant allusion au secteur automobile. Même si le conflit avec Renault est en passe d’être résolu à propos du droit de préférence, qui ôtait une partie de la valeur ajoutée aux recycleurs et alors que les constructeurs créent leurs propres filières.


Du côté de la filière du recyclage du textile, on dénonce les médias qui donnent une image négative de la profession en montrant des tas de déchets textiles sur les plages africaines. «Ce sont des vêtements d’occasion et pas des déchets que nous exportons, s’insurge Pierre Duponchel, président de Federec Textiles. 58% des volumes de textiles sont réutilisés. C’est totalement écologique ! Le reste part en CSR ou est recyclé en France et Europe. Seuls 10% des volumes posent problème et partent en Inde car la main d’œuvre est beaucoup moins chère. Pour y remédier, il faut automatiser le tri.» Et l’autre souci est d’augmenter la collecte. Le problème provient de la faible qualité du textile collecté en France. Sans aide, il ne faut pas attendre de progression, précise Federec qui ajoute que la filière française est en danger. D’où l’importance d’avoir des éco-organismes qui contribuent au développement de la filière en favorisant l’innovation.



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