Le ministre sud-africain des Relations internationales et de la Coopération, Ronald Lamola, maintient que les conflits au Soudan, au Sahel et en République démocratique du Congo (RDC) ne sont que des « notes de bas de page », alors que les médias internationaux se tournent vers la Russie/l’Ukraine et le Hamas/Israël.
Le soutien à sa déclaration, faite lors d’un discours d’ouverture à la conférence de l’Institut Mapungubwe pour la réflexion stratégique (MISTRA) à Sandton, sur le Soudan en particulier, est venu des agences des Nations Unies (ONU), OCHA (Bureau de coordination des affaires humanitaires) et de l’OIM. (Organisation internationale pour les migrations).
Le commentaire en « note de bas de page » de Lamola était sa façon de dire que l’on n’accorde pas suffisamment d’attention aux conflits en Afrique, a rapporté SANews.
« Nous devons assumer notre responsabilité en tant qu’Africains pour contribuer à mettre fin à ces guerres. Nous devrions travailler avec des amis extérieurs et internationaux qui agissent de bonne foi pour mettre fin à la guerre. Certes, ce n’est pas facile.
« La présence de participants non conventionnels des deux côtés, notamment des mercenaires, des volontaires étrangers, des forces spéciales et des escouades paramilitaires, a fait de l’Afrique un lieu de guerre par procuration », aurait-il déclaré lors de la conférence.
Il a en outre déclaré à son auditoire que l’Afrique du Sud était attachée au maintien de la paix et de la sécurité internationales, à la promotion des droits de l’homme et au développement durable.
Il s’inquiète du fait qu’il soit désormais plus facile de financer les guerres que de soutenir le développement, ajoutant que la guerre économique, financière et cybernétique, ainsi que l’intelligence artificielle, ont été « militarisées » et utilisées à grande échelle.
Lamola a déclaré aux délégués que le monde était dans un « interrègne grave et que la transition vers le nouveau est si dangereuse ».
« Nous vivons un moment de crise proverbial dans les affaires mondiales, qui pourrait facilement devenir un moment de calamité. En cette période géopolitique dangereuse, les champions de l’ordre international libéral refusent généralement d’accepter toute idée de déclin et résistent à toute tentative d’émergence. [with] une alternative, et encore moins une alternative du Sud. »
Parallèlement, il a souligné que la rivalité géopolitique autour des souffrances de la population était grave.
« Cela est particulièrement évident au Soudan, où le conflit a créé une catastrophe humanitaire sans précédent. »
Selon OCHA, la première semaine de ce mois (octobre) a vu 25 000 personnes fuir le Soudan vers le Tchad – « l’afflux hebdomadaire le plus élevé cette année ».
Depuis le début du conflit entre les Forces de soutien rapide (RSF) et les Forces armées soudanaises (SAF) il y a 18 mois, on estime que trois millions de réfugiés sont partis chercher la sécurité, entre autres, en République centrafricaine (RCA), en Égypte, en Éthiopie, en Libye, Soudan du Sud et Ouganda.
Au Soudan, l’OIM fait état de 40 000 personnes « nouvellement déplacées » dans la première quinzaine d’octobre. Le nombre total de déplacements internes aurait atteint plus de huit millions.