Le nombre de condamnations à mort prononcées par la « justice militaire » du Tribunal de Grande Instance de Kinshasa-Gombe en République démocratique du Congo a augmenté de cinq et s’élève désormais à 37, suscitant une nouvelle condamnation de la part de l’Union européenne (UE).
Ces condamnations interviennent au lendemain d’une tentative de coup d’État visant à renverser le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, en mai dernier. Selon certaines informations, le coup d’État aurait été « rapidement déjoué par les forces de sécurité » et des arrestations auraient été effectuées.
En août, l’UE a réitéré son « opposition totale » à la peine de mort, un point qu’elle a de nouveau souligné dans une déclaration cette semaine. On peut notamment y lire : « La peine de mort est incompatible avec le droit inaliénable à la vie et est cruelle, inhumaine et dégradante. Elle représente le déni ultime de la dignité humaine, ne dissuade pas les actes criminels et rend les erreurs judiciaires irréversibles. »
Le bloc européen a exprimé ce qu’il appelle « de profondes craintes face à ce déclin de l’État de droit », soulignant qu’elles seraient exacerbées « si des exécutions devaient avoir lieu dans un pays qui avait, jusqu’à présent, choisi de maintenir un moratoire sur la peine capitale ».
La déclaration de l’UE, publiée hier (16 septembre), coïncide avec la visite en RDC du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, Jean-Pierre Lacroix. Il doit y passer cinq jours et visitera, entre autres, Goma au Nord-Kivu, où se trouve le siège de la mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), et l’Ituri.
S’exprimant à son arrivée à Kinshasa, M. Lacroix a déclaré que les efforts diplomatiques déployés dans le sillage du processus de Luanda ont donné des résultats, ajoutant qu’ils « doivent être soutenus pour conduire à une plus grande stabilité et à des progrès vers une paix durable ».
A Goma, il rencontrera des responsables de la SAMIDRC (Mission de la SADC en RDC) pour discuter d’un soutien accru de la MONUSCO à la mission de maintien de la paix de l’Afrique australe, la mission de l’ONU qui s’efforce actuellement de cesser ses opérations d’ici la fin de l’année. Les discussions s’inscrivent dans le contexte de la résolution 2746 du Conseil de sécurité de l’ONU qui prévoit une assistance technique, la prévention des violences sexuelles liées aux conflits, le désarmement et la coordination de l’utilisation des moyens aériens et autres moyens logistiques de la MONUSCO pour l’évacuation médicale et des blessés des troupes de la SADC. Elle autorise également l’utilisation des moyens aériens et des véhicules blindés de la MONUSCO, « à l’exclusion de l’implication de la mission dans des opérations de combat » et le partage d’informations et de renseignements sur le maintien de la paix.
Lacroix doit également rendre visite au président Tshisekedi et à la Première ministre de la RDC, Judith Suminwa.