La dynamique du maintien de la paix s’est développée et comprend de plus en plus le crime organisé transnational, l’exploitation illégale des ressources, les impacts du changement climatique, la prolifération de technologies militarisées bon marché et des campagnes de désinformation ciblées.
Ces « défis » supplémentaires, selon le secrétaire général adjoint aux opérations de paix des Nations Unies (ONU), Jean-Pierre Lacroix, signifient que les missions de maintien de la paix montées sous le drapeau de l’organisation mondiale ont besoin de davantage de ressources et d’un plus grand soutien politique.
S’adressant au Conseil de sécurité plus tôt cette semaine, il a souligné l’utilisation à faible coût de la technologie des engins explosifs improvisés (EEI) et des drones, ainsi que les tensions géopolitiques croissantes comme raisons pour lesquelles tous les États membres de l’ONU devraient s’engager dans le maintien de la paix. « Les opérations de l’ONU ne peuvent être aussi fortes que le soutien collectif des nations », a-t-il déclaré au Conseil de sécurité composé de 15 membres, actuellement présidé par le Cameroun sous la forme de Philemon Yang. Selon l’ONU, il s’agit d’un diplomate chevronné qui a également été Premier ministre de 2009 à 2019.
M. Lacroix a précisé que les plus de 70 000 soldats de la paix actuellement déployés dans le monde font une différence au quotidien en protégeant les civils, en nettoyant les mines et les restes explosifs de guerre (REG), en surveillant les cessez-le-feu fragiles et en empêchant l’escalade des hostilités.
Il a utilisé des exemples régionaux, dont trois en Afrique, pour illustrer son propos.
Dans la province de l’Ituri, en République démocratique du Congo (RDC), les Casques bleus de la MONUSCO « sont seuls à protéger » plus de cent mille civils déplacés dans le camp de Drodro. La mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) s’efforce de faire avancer les solutions politiques en mobilisant les acteurs locaux et nationaux, en renforçant la confiance pour une paix à long terme. Et à Abyei, la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies (FISNUA) sert de médiateur pour les accords de paix entre éleveurs et agriculteurs en compétition pour les ressources naturelles rares, prévenant ainsi les conflits pendant les saisons de migration du bétail en collaboration avec des partenaires locaux et internationaux.
Notant les améliorations apportées à la sécurité des soldats de la paix, Lacroix a averti que la menace croissante posée par les attaques hostiles, y compris les attaques de drones, soulignait la nécessité de meilleurs systèmes de lutte contre les véhicules aériens sans pilote (UAV).
Il a souligné qu’il y avait des limites au maintien de la paix, déclarant au Conseil de sécurité de l’ONU que « les casques bleus peuvent agir avec force pour protéger les civils, mais ils ne font pas la guerre ».