Les efforts déployés par le bloc régional est-africain de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) pour renforcer la sécurité maritime au large de ses côtes de l’océan Atlantique ont vu la troisième itération de l’opération Safe Domain se dérouler du 5 au 9 août.
Il fait suite à Safe Domain I en novembre 2021 et Safe Domain II en septembre dernier pour répondre à ce qu’un communiqué a appelé « les défis de la sécurité maritime ». Un certain nombre des 15 États membres de la CEDEAO bordent le golfe de Guinée, désigné comme un haut lieu de la piraterie mondiale par le Bureau maritime international (IMB).
Sous la direction et le leadership du Centre multinational de coordination maritime de la CEDEAO (MMCC) pour la zone E du bloc qui comprend le Bénin, le Nigéria et le Togo, l’exercice de cinq jours a vu la recherche, l’échange d’informations, la surveillance maritime et aérienne et l’intervention d’unités opérationnelles si nécessaire sur la liste des choses à faire.
Le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la CEDEAO, l’ambassadeur Abdel-Fatau Musah, a déclaré au début du Safe Domain Three que « l’opérationnalisation complète » de l’architecture de sécurité maritime du bloc régional faisait partie de ses objectifs stratégiques en matière de renforcement de la paix et de la sécurité régionales. Il a en outre déclaré aux personnes présentes que les océans du monde sont une ressource économique et environnementale majeure où « environ 90 % du commerce international est effectué ».
Les « partenaires au développement » de la CEDEAO, dont l’Union européenne (UE) à travers le projet GoGIN (Gulf of Guinea Inter-Regional Network), mis en œuvre par Expertise France, ont été remerciés pour leurs contributions continues. Ont également été cités l’ONUDC (Office des Nations Unies contre la drogue et le crime), le Danemark, l’Allemagne et les États-Unis.
Le commodore nigérian Aniedi Ibok, directeur du Centre multinational de coordination maritime (MMCC) Zone E, a déclaré que les défis maritimes de la CEDEAO comprennent la piraterie, le vol en mer et diverses formes de trafic, qui entravent le développement économique et ont un impact sur les communautés locales.
Il a souligné l’adoption de la Stratégie maritime intégrée de la CEDEAO (EIMS) en 2014, qui a établi une architecture de sécurité maritime complète, y compris les MMCC de Cotonou, Accra et Praia.
Il a mentionné une réduction significative des incidents de criminalité maritime, passant de 49 cas de piraterie signalés en 2018 à deux en 2023, attribuant ce succès aux efforts coordonnés de la CEDEAO, des États membres et des partenaires internationaux.
Ibok a déclaré qu’au cours des cinq jours de l’exercice de cette année, un déploiement coordonné de quatre navires, un bateau Defender et un hélicoptère ont mené des patrouilles et des exercices maritimes approfondis dans la zone E, ciblant des menaces telles que le vol en mer, la piraterie, la pêche illégale et diverses formes de trafic.
« Notre réponse à travers l’opération Safe Domain III reflète notre engagement indéfectible à neutraliser ces menaces et à créer un environnement maritime sûr et propice au commerce. »
L’opération Safe Domain IV devrait avoir lieu en mars 2025, s’appuyant sur les succès de l’opération de cette année.
« La collaboration continue de nos États membres est essentielle pour protéger notre patrimoine maritime commun et assurer la libre circulation du commerce mondial », a déclaré M. Ibok. « Nos efforts collectifs d’aujourd’hui ouvrent la voie à un avenir maritime plus sûr et plus sécurisé dans la zone E. »
La CEDEAO a son siège à Abuja, au Nigéria, et représente le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Libéria, le Mali, le Niger, le Nigéria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo.
Atalanta en formation pour les forces maritimes somaliennes
Pendant ce temps, de l’autre côté du continent, trois jours de formation à bord de navires au début du mois ont vu deux missions de l’Union européenne (UE) collaborer pour améliorer les compétences des forces maritimes somaliennes.
En complément de l’exercice, une délégation de haut niveau s’est réunie à bord de la frégate espagnole ESPS Numancia (F83) pour discuter des questions stratégiques liées à la sécurité maritime au large de la côte est de l’Afrique et de la collaboration entre les missions de l’UE et les forces armées somaliennes (SAF). Organisée par le commandant de la force de l’opération Atalanta, le contre-amiral Manuel Alvargonzález, la réunion a été suivie par l’ambassadrice de l’UE en Somalie, Karin Johansson, le chef d’état-major du président somalien, Abdihakim Mohamed Yusuf, et le chef de l’EUCAP (mission de renforcement des capacités de l’UE) en Somalie, Kęstutis Lančinskas.
Du côté somalien, des éléments de la garde côtière de la marine et de la police somaliennes ainsi que de la police du Puntland ont participé à la formation à bord du mois d’août pour des exercices théoriques et pratiques. Les exercices étaient basés sur des situations tactiques, les stagiaires pratiquant notamment l’arraisonnement ainsi que les procédures d’identification et de détention du personnel.
L’Atalanta maintient une présence visible dans l’océan Indien au large de la Corne de l’Afrique depuis plus de 15 ans, en exécutant un mandat qui a commencé par assurer la protection des navires du Programme alimentaire mondial (PAM) transportant de la nourriture pour les Somaliens touchés par la sécheresse et la famine. En outre, elle est désormais chargée de la lutte contre la piraterie et est considérée par l’UE comme « un fournisseur clé de sécurité maritime ».