Le professeur Moses Khanyile, à la tête du premier centre d’intelligence artificielle (IA) d’Afrique, estime que ce centre contribuera au cadre réglementaire de l’IA liée à la défense sur tout le continent.
Le centre, baptisé Defence Artificial Intelligence Research Unit (DAIRU), est situé dans la Faculté des sciences militaires de l’Université de Stellenbosch, à l’Académie militaire de Saldanha Bay. Il a officiellement vu le jour avec une fonction de lancement dont le principal fonctionnaire était alors le ministre des Communications et des Technologies numériques, Mondli Gungubele. Il est aujourd’hui vice-ministre du même portefeuille au sein du gouvernement d’unité nationale (GNU).
DAIRU, Khanyile informe les lecteurs de la cinquième newsletter de l’AMD (SA Aerospace, Maritime and Defence Industries Association) pour 2024, conçue pour mener des recherches académiques et appliquées sur des questions liées à l’IA concernant le ministère de la Défense (DoD) en général et l’armée en particulier.
DAIRU, selon lui, arrive à un moment opportun alors que le monde est aux prises avec la question cruciale de la régulation des technologies de l’IA en termes de développement, d’accès à certaines capacités et des dilemmes éthiques associés.
« Si certains pays développés, notamment ceux de l’Union européenne (UE), ont commencé à définir certains paramètres de régulation de l’IA par le biais de la loi européenne sur l’intelligence artificielle de 2024, cette réglementation n’est pas encore pleinement enracinée sur le continent africain. Il est envisagé que la DAIRU, en collaboration avec d’autres acteurs clés, contribue à initier et à consolider le cadre réglementaire de l’IA liée à la défense dans le pays et sur le continent. »
Il est d’avis que les étudiants de DAIRU feront partie de la proposition de valeur du hub, notamment « la capacité de collaborer avec divers praticiens et chercheurs nationaux et internationaux en IA dans l’écosystème de la défense ».
DAIRU sera également, selon Khanyile, « déterminant » en fournissant des conseils et un soutien décisionnel au ministère de la Défense et des Anciens combattants militaires (DoDMV) du ministre Angie Motshekga.
Pour répondre aux besoins, entre autres, de la SANDF et de son commandement cybernétique et de la section de commandement spatial de la SA Air Force (SAAF), la DAIRU fournira des praticiens qualifiés en IA. Les domaines d’expertise, a rapporté un correspondant de defenseWeb, comprendront le renforcement de la cyber-résilience sud-africaine, l’amélioration de la sécurité aux frontières et maritime, la lutte contre le commerce et le trafic illicites et le renforcement de l’efficacité opérationnelle de la SANDF sur et hors champ de bataille.
L’Université d’État de l’aviation militaire (DAIRU) se prépare à accueillir des étudiants l’année prochaine, selon le bulletin d’information, le processus débutant « au cours du second semestre de cette année ». Aucune information supplémentaire n’est fournie et le portail actuel des carrières de l’Académie militaire répertorie cinq domaines d’études, aucun lié à l’IA.