La Côte d’Ivoire a dévoilé un nouveau lot de matériel militaire, dont des véhicules de déminage DCD Protected Mobility Husky, avant son défilé du jour de l’indépendance.
Lors des préparatifs de la fête de l’indépendance du pays, le 7 août, la Côte d’Ivoire a présenté de nouveaux véhicules blindés, missiles et autres équipements, dont au moins trois véhicules de déminage Husky, au moins onze véhicules Norinco VP11 résistants aux mines et aux embuscades (MRAP), au moins 15 véhicules blindés de transport de troupes (APC) DongFeng EQ2050, une demi-douzaine de véhicules blindés d’appui-feu à roues VN-22B et un certain nombre de véhicules tout-terrain Can-Am Maverick Sport Max.
On a également vu des missiles antichars 9M133 Kornet et des systèmes de défense aérienne portables 9K32 Strela-2, qui semblent avoir été acquis récemment.
Les dernières acquisitions d’équipements indiquent qu’une quantité substantielle de nouveau matériel a été livrée depuis 2022, lorsque la Côte d’Ivoire a présenté pour la première fois des véhicules blindés de transport de troupes Jaws de l’International Armoured Group (IAG), des véhicules de combat d’infanterie WZ-551 6×6 de Chine et des véhicules blindés Nurol Makina Ilgaz-II de Turquie. Le Groupe blindé (TAG) a également fourni des véhicules blindés BATT UMG et Terrier LT-79 à la Côte d’Ivoire tandis que la Turquie a livré au moins 20 véhicules blindés de transport de troupes Otokar Cobra II. Dix-neuf véhicules blindés de transport de troupes Springbuck SD ont été acquis auprès d’Afrique du Sud.
L’armée ivoirienne n’utilisait auparavant que quelques véhicules blindés AML-60, AML-90, BRDM-2, ERC-90F4 Sagaie, BMP-1/2, VAB, M-3 Panhard, Mamba et BTR 80. En 2018, ces véhicules ont été complétés par des véhicules blindés BTR-70 et Kaiman d’occasion provenant de Biélorussie et des APC Bastion provenant de France.
Sur le plan naval, la Côte d’Ivoire reçoit deux patrouilleurs offshore OPV-45 d’Israël. Selon la base de données sur les transferts d’armes de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, la Chine a fourni un seul patrouilleur Predator PC en 2017, et la Côte d’Ivoire a pris livraison d’un patrouilleur P400 d’occasion de la France en 2022, et de trois patrouilleurs RPB 33 en 2014-2016.
Ces nouvelles acquisitions interviennent après que des groupes armés liés à l’Etat islamique et à Al-Qaïda ont traversé la frontière pour lancer des attaques en Côte d’Ivoire, alors que les extrémistes islamistes cherchent à s’étendre vers le golfe de Guinée à partir de leurs bastions au Mali et au Burkina Faso. L’armée a construit des bases le long des frontières avec le Mali et le Burkina Faso et déployé entre 2 000 et 2 500 soldats dans la région.
Le gouvernement continue de donner la priorité à sa réponse militaire et en 2021, le président Alassane Ouattara a promis de dépenser 1 % du PIB du pays en équipements pour empêcher les terroristes d’entrer dans le pays.
Selon Crisis Group, alors que les groupes djihadistes du Sahel se déplacent vers le sud, la Côte d’Ivoire a renforcé son dispositif de sécurité dans le nord et mis en place une série de projets sociaux pour réduire la pauvreté et le chômage des jeunes. La violence des militants a diminué depuis une série d’attaques dans le nord entre 2020 et 2021. La double focalisation de la Côte d’Ivoire sur la sécurité et le développement économique rapporte des dividendes importants pour la population du nord, a déclaré Crisis Group.
« Des sources sécuritaires suggèrent de manière plausible que le gouvernement Ouattara a mis sur pied l’armée la plus professionnelle que la Côte d’Ivoire ait connue à ce jour, et qui sera bientôt aussi la plus nombreuse. D’ici fin 2023, l’armée devrait compter 24 000 hommes, tandis que la police et la gendarmerie devraient compter 40 000 agents de sécurité supplémentaires. Certains se demandent cependant si la formation des soldats à un niveau professionnel plus élevé et l’achat de nouveaux équipements militaires suffiront à répondre efficacement aux stratégies non conventionnelles adoptées par les rebelles jihadistes. »
Outre le déploiement de troupes sur le terrain dans le nord, Abidjan renforce son architecture sécuritaire avec un centre de formation à la lutte contre le terrorisme qui vise à devenir un pôle régional pour les responsables de la sécurité et les hauts fonctionnaires impliqués dans la lutte contre le djihadisme. En juin 2021, les autorités ivoiriennes et françaises ont inauguré l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT) dans la ville balnéaire de Jacqueville, près d’Abidjan. En 2023, des fonctionnaires et officiers de 26 pays africains y ont suivi des cours.
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