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Visite d’une mission de solidarité de l’Union africaine à Cabo Delgado

Service Com'
Lu il y a 7 minutes


Une délégation du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) se trouve actuellement au Mozambique pour, entre autres, recueillir des « informations de première main » sur la situation à Cabo Delgado, d’où est récemment sortie une mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).

Qualifiée de mission de solidarité sur le terrain par le bloc continental, elle est considérée comme faisant partie du mandat du CPS de l’UA visant à promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité sur le continent. La mission, selon un communiqué, se déroule dans le contexte de la mise en œuvre d’une feuille de route principale de l’UA contenant des mesures pratiques pour faire taire les armes en Afrique d’ici 2030.

Lors de leur séjour à Cabo Delgado, les délégués de la mission des 15 membres du CPS de l’UA examineront et s’enquerront de la situation sécuritaire, sociale et humanitaire et évalueront les progrès réalisés jusqu’à présent dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent dans la province.

Le retrait de la mission de la SADC ainsi que l’impact qu’elle a eu sont également sous le microscope, tout comme d’autres défis dans le pays du président Filipe Nyusi.

« La mission sur le terrain », selon le communiqué de l’UA, « exprime sa solidarité avec le peuple et le gouvernement du Mozambique et réaffirme l’engagement de l’UA à continuer de les soutenir dans leurs efforts incessants pour éradiquer le terrorisme et l’extrémisme violent… pour rétablir une paix durable, la stabilité sécuritaire et le développement dans le pays, ce qui profitera énormément non seulement à la province de Cabo Delgado mais aussi à la région de l’Afrique australe et au continent africain dans son ensemble ».

Le CPS tirera des enseignements pratiques et des meilleures pratiques de l’expérience du Mozambique, notamment en matière de mise en œuvre de programmes de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR) ainsi que de préparation et de gestion des risques de catastrophe.

Les informations de première main obtenues au cours de la mission permettront au CPS d’adopter des décisions fondées sur des preuves et éclairées pour soutenir les efforts du gouvernement mozambicain visant à rétablir « une paix, une sécurité, une stabilité et un développement durables dans la province de Cabo Delgado », indique le communiqué.

Le 15 juillet a marqué l’achèvement officiel de la mission de la SADC (SAMIM), les pays contributeurs de troupes (Angola, Botswana, République démocratique du Congo, Lesotho, Malawi, Namibie, Afrique du Sud, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe) conservant une présence limitée tout en se préparant à rentrer chez eux.

Lors d’un défilé à Pemba pour marquer la fermeture officielle du SAMIM, le ministre de la Défense nationale du Mozambique, Cristovao Chume, a remercié le bloc régional pour ce qu’il a fait pour ramener la sécurité dans la province de Cabo Delgado où l’ASWJ (Ansar al-Sunna Wa Jamma)/État islamique exerçait une influence virtuelle sur la population depuis 2019.

En passant en revue les opérations de la SAMIM, Tefesehet Hailu a écrit pour Amani Africa : « Bien qu’elle n’ait pas pleinement atteint ses objectifs, la mission, avec les troupes rwandaises, a contribué de manière significative à la stabilisation de la région en neutralisant les terroristes, en reprenant des villages, en délogeant les terroristes de leurs bases et en saisissant des armes et du matériel. Ces efforts ont facilité la création de conditions pour le retour des personnes déplacées à l’intérieur du pays dans leurs foyers et le passage plus sûr de l’aide humanitaire. Le nombre de décès signalés a également diminué, passant de 1 100 en 2021 à 644 en octobre 2022… En août 2023, plus de 570 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays étaient rentrées chez elles avec succès. »

« Malgré ces succès, la situation reste précaire », écrit Hailu, surtout après que les insurgés ont multiplié les attaques depuis septembre 2023. Depuis janvier 2024, l’État islamique au Mozambique (ISM) a étendu sa campagne renouvelée sous le mantra « tuez-les là où vous les trouvez », ce qui a entraîné une augmentation des activités terroristes et des déplacements internes.

« En comparaison des 51 attaques revendiquées par l’ISM en 2023, le groupe a déjà revendiqué 57 attaques au cours des premiers mois de cette année. De plus, un récent rapport de l’ACLED indique le retour des insurgés sur le continent du district de Palma, où sont basés les projets internationaux de gaz naturel liquéfié, pour la première fois depuis février 2023. » De décembre 2023 à la mi-mars, 110 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays.

La dernière attaque d’ampleur a eu lieu les 10 et 11 mai contre le chef-lieu du district de Macomia, une centaine d’insurgés ayant mis à sac la ville, provoquant plusieurs morts et de violents combats avec les forces mozambicaines.

Face à de nouvelles attaques, le Rwanda a décidé de déployer 2 500 soldats supplémentaires au Mozambique, en plus des 1 000 soldats déployés en 2021 dans le cadre d’un accord bilatéral. Le 1er juillet, la Tanzanie a confirmé qu’elle maintiendrait sa force de 300 hommes dans le district de Nangade, au nord du pays, même après le départ du SAMIM.



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