Les attaques renouvelées contre les civils dans l’est du Burkina Faso par ce que l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) appelle des « groupes armés non étatiques » forcent des milliers de personnes à fuir vers le Niger voisin en quête de sécurité.
L’agence, officiellement le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), qui utilise l’acronyme UNRA comme identifiant avec le Haut-Commissaire Filippo Grandi à sa tête, a déclaré que les attaques de ces dernières semaines le long de la frontière avec le Niger ont conduit à une « poussée » de personnes déplacées dans la ville nigérienne de Téra, dans la région de Tillabéri, malgré une situation humanitaire « déjà désastreuse ». Une alerte indique que « la situation sécuritaire préoccupante à Tillabéri signifie que les demandeurs d’asile peuvent être davantage soupçonnés d’être affiliés à des « groupes non étatiques » ».
Ils risquent d’être « renvoyés de force » si leur statut de réfugié n’est pas reconnu.
Cette situation fait suite à des années d’insécurité au Burkina Faso, où plus d’un tiers du pays échappe au contrôle de l’armée, qui a pris le pouvoir en 2022.
Plus largement, la stabilité de la région du Sahel est menacée depuis des années par la prolifération de groupes armés, selon l’agence. Partis du nord du Mali, les insurgés liés aux jihadistes ont progressé vers le sud, semant l’anarchie dans le nord du Burkina Faso et l’ouest du Niger, tout en menaçant la stabilité dans d’autres pays voisins.
Selon le HCR, Tillabéri abrite désormais au moins 223 400 déplacés internes originaires du Niger et au moins 36 500 demandeurs d’asile burkinabés.
En plus des derniers arrivants burkinabés, 1 186 ressortissants nigériens supplémentaires sont également déplacés à Tillabéri.
« Au cours de la dernière semaine de mai et de la première semaine de juin, des groupes armés non étatiques ont lancé des attaques ciblant des civils dans les communes de Mansila, Kantcari et Sempelga, dans la région du Sahel au Burkina Faso », peut-on lire dans un communiqué du HCR.
« La montée de la violence a forcé 3 068 demandeurs d’asile burkinabés à fuir vers Téra, dans la région de Tillabéri au Niger, à la fin du mois de juin… mettant à rude épreuve les ressources locales et la résilience des communautés d’accueil. »
Soulignant une situation sécuritaire « extrêmement volatile » le long de la frontière entre le Niger et le Burkina Faso, l’agence onusienne a noté que les attaques et les affrontements continus entre acteurs étatiques et non étatiques « déplacent non seulement davantage de personnes mais compliquent également l’accès humanitaire et les efforts de protection ».