Rise Mzansi est un autre parti politique sud-africain qui a condamné et rejeté le dernier budget de la défense comme étant totalement inadéquat et représentant un risque pour ceux qui portent l’uniforme.
Le leader national du Rise Mzansi, Songezo Zibi, s’exprimant lors du débat sur le budget de la défense et des anciens combattants au Parlement le 15 juillet, a déclaré qu’il rejetait l’allocation de 51 milliards de rands comme étant « totalement insuffisante pour le mandat que les forces armées sont censées remplir… Il n’est pas nécessaire d’être un expert militaire pour voir que les installations et les véhicules de la SANDF sont tombés en désuétude ».
Selon Zibi, le problème du sous-financement des forces armées est qu’il s’agit toujours d’une décision mortelle. « Des gens vont mourir à cause de tout cela, et je crois que c’est déjà le cas. »
Rien que cette année, neuf membres de la Force de défense nationale sud-africaine (SANDF) sont morts lors de missions de paix de la Communauté de développement de l’Afrique australe et des Nations Unies en République démocratique du Congo, dont cinq au cours de combats contre les rebelles du M23, la majorité ayant succombé à des attaques de mortier.
Zibi a poursuivi en déclarant que « nos forces armées ont un mandat important qui implique la protection des frontières, le soutien régional au SAPS [South African Police Service]le maintien de la paix, etc. Rien qu’entre 2012 et aujourd’hui, nous avons réduit le budget de la défense de plus de 50 % en termes réels. Nous consacrons 0,7 % du PIB à la défense, loin de la moyenne mondiale de 2,2 % du PIB. Et cela se voit. Il n’existe aucun univers où l’on puisse couper les forces de défense en deux et conserver leur compétence et leur force.
« L’âge moyen des fantassins est trop élevé : 40 ans. Les hommes et les femmes qui sont censés combattre sur le terrain sont trop âgés. Ces soldats ne devraient pas avoir plus de 25 ans en moyenne.
« En 2020, votre prédécesseur a donné les âges moyens des différents groupes de grades suivants : carabinier (34), brigadier-chef (44), caporal-chef (46), sergent (48), sergent-chef (51), adjudant-chef de première classe (53), adjudant-chef de deuxième classe (55), sous-lieutenant (33), lieutenant (36), capitaine (41), major (46) et lieutenant-colonel (50).
« Nous nous mettons dans une position très désavantageuse si nous continuons sur cette voie. C’est peut-être à cause de l’accord sur les armes. C’est peut-être à cause de notre histoire que nous sommes si réticents à vouloir une armée professionnelle et bien équipée dont nous pouvons être fiers. Mais nous devons décider si nous voulons ou non une force de défense. Nous ne pouvons pas nous y engager à moitié, en prétendant que nous avons une force de défense capable de défendre le pays alors que ce n’est pas le cas.
« Je voudrais suggérer à cette Chambre que si nous voulons réduire les dépenses consacrées aux forces armées, nous devrions le faire de manière consciente en réduisant également son mandat. Faire le contraire équivaut à une négligence criminelle », a déclaré M. Zibi au Parlement.
« Les gens qui travaillent dans les forces armées sont des travailleurs qui ont des droits. Ils ont droit aux meilleurs mécanismes et conditions de sécurité que nous pouvons leur offrir. Lorsque nous leur confions un mandat prolongé sans ressources, nous mettons délibérément leur vie en danger, et c’est ce que nous faisons.
« C’est inadmissible », a-t-il poursuivi.
« L’Afrique du Sud a de nombreux besoins, notamment des personnes qui ne peuvent pas nourrir leur famille. Mais nous devons prendre certaines décisions, notamment celle de savoir si nous voulons ou non une force de défense. Si c’est le cas, finançons-la correctement, réduisons son mandat ou supprimons-la purement et simplement.
« Mais je sais une chose : nous regretterons un jour la décision de réduire le financement des forces armées. Nous aurons besoin d’une armée un jour et nous nous rendrons compte que nous n’en avons plus – et il n’y aura pas de solution miracle », a conclu Zibi.