Le maigre budget de la défense 2024/25 poursuit une tendance à la baisse des dépenses qui affaiblit la capacité de défense de l’Afrique du Sud au point que la paix et la souveraineté de la nation sont gravement compromises.
C’est ce qu’a déclaré Lerato Ngobeni, député d’ActionSA, qui répondait au discours de vote du budget 2024/25 de la ministre de la Défense et des Anciens combattants, Angie Motshekga, au Parlement le 15 juillet.
« Honorable ministre, vous avez hérité d’un département qui a été si gravement mal géré et sous-financé pendant des décennies qu’en raison de cette négligence, la sécurité de notre pays est gravement menacée », a déclaré Ngobeni.
« Le budget 2024/2025 tel que proposé – un maigre 0,7 % du PIB – marque la poursuite de la baisse des dépenses de défense. Il ne fait aucun doute que cela a affaibli les capacités de défense au point que notre capacité à répondre aux menaces à notre paix et à notre souveraineté est gravement compromise. Ce qui est évident, c’est qu’avec ce budget proposé, ce gouvernement est franchement déterminé à maintenir ce statu quo honteux et dangereux qui, s’il n’est pas maîtrisé, aura – et a déjà – de graves conséquences.
« Les menaces mondiales et régionales à la paix et à la sécurité continuent de s’intensifier, exigeant non seulement que nous renforcions notre dissuasion pour atténuer ces menaces, mais aussi que nous ayons la capacité d’y répondre. Compte tenu de l’état actuel de délabrement et de désespoir de la SANDF, nous craignons que cette responsabilité fondamentale – à laquelle ce budget doit donner effet – ne soit tout simplement pas adéquate.
« Ce déséquilibre est évident dans le déploiement de la SANDF dans le cadre de la mission en RDC. À plus de 3 000 kilomètres de chez eux, nos hommes et nos femmes ont été envoyés combattre une insurrection militante féroce alors qu’ils étaient mal équipés, surchargés, sous-financés et sans soutien suffisant en matière de combat et de renseignement.
« Malheureusement, les conséquences sont inévitables, comme en témoignent les nombreux décès et blessures graves qui ont caractérisé notre déploiement dans ce conflit. Et encore une fois, avec le déploiement dans le nord du Mozambique – qui est maintenant terminé – pour combattre une insurrection terroriste dans le cadre de la mission de la SADC, où ces mêmes conditions ont mis en danger la vie de nos militaires.
« Alors, où allons-nous tracer la ligne ? », a demandé Ngobeni. « Quelle plus grande menace faudra-t-il, combien de vies de militaires patriotes devront être perdues avant que nous reconnaissions la nécessité urgente de revoir et de réorganiser l’état de notre défense nationale ? Ou bien attendrons-nous qu’il soit trop tard avant que la sécurité de notre nation ne soit irrémédiablement compromise ?
« Monsieur le ministre, nous vous lançons un défi : si vous voulez vraiment inverser la tendance à la destruction à laquelle les administrations précédentes ont conduit nos forces de défense, nous vous conseillons d’abord de cesser de déployer la SANDF dans des missions mal planifiées et sans budget. Il faut plutôt aider l’Autorité de gestion des frontières à gérer nos frontières poreuses. Le problème de l’immigration illégale et des entrées et sorties incontrôlées en Afrique du Sud ne peut plus perdurer. »
Ngobeni a également mis Motshekga au défi de « garantir de toute urgence une capacité suffisante de la mission en RDC ou de rapatrier immédiatement nos hommes ». Elle a également appelé à l’élimination de la structure de gestion de la SANDF, pléthorique et coûteuse, à des investissements dans l’équipement de la ligne de front de l’Afrique du Sud, ainsi qu’à la commande d’une étude de défense dirigée par des experts indépendants.
S’en prenant à l’ancien ministre de la Défense, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, accusé de corruption, Ngobeni a déclaré : « Et enfin, Monsieur le Ministre, n’acceptez pas de pots-de-vin. »